L'Irlande, sous assistance financière internationale, a fait mieux que prévu en réduisant fortement l'an dernier son déficit public à 7,6% du PIB contre 13,4% en 2011, selon des statistiques publiées lundi par l'Office central des statistiques (CSO) irlandais.
L'annonce de cette forte baisse de son déficit est une bonne nouvelle pour le pays qui veut retrouver son autonomie financière en sortant à la fin de l'année du plan d'aide accordé fin 2010 par l'Union Européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds Monétaire International.
Dans ses dernières prévisions officielles, le gouvernement d'Enda Kenny tablait sur un déficit de 8,2% pour 2012. L'Irlande est même presque parvenue à atteindre l'objectif de 7,5% fixé pour 2013 avec un an d'avance.
La dette publique a en revanche progressé à 117,6% du PIB en 2012 contre 106,4% en 2011.
Plombée par ses banques, l'Irlande avait été contrainte d'appeler ses partenaires à l'aide et avait obtenu fin 2010 un plan de sauvetage global de 85 milliards d'euros en échange d'une cure d'austérité drastique. En 2010, son déficit avait atteint 30,8% du PIB.
Mais le pays, qui fait figure de modèle parmi les pays de la zone euro sous assistance financière, a depuis retrouvé la croissance, contrairement au Portugal et à la Grèce.
En février, Dublin avait fait un pas essentiel vers sa sortie du plan d'aide en parvenant à un accord avec la BCE, qualifié d'"historique" par Enda Kenny, sur la réduction du fardeau de la dette issue du sauvetage de ses banques. Cet accord doit permettre à l'Etat irlandais de réduire ses besoins de financement de 20 milliards d'euros sur les dix prochaines années.
La Commission Européenne a annoncé lundi de son côté avoir achevé son neuvième examen de la situation de l'Irlande qui démontre le respect par Dublin de ses engagements et ouvre la voie au déblocage d'une nouvelle tranche d'aide de 1,6 milliard d'euros. Le FMI avait annoncé le 22 mars avoir débloqué pour sa part une nouvelle aide de 970 millions.
Au total, cette nouvelle tranche d'aide de l'UE porte le total de l'aide reçue par Dublin à 60 milliards d'euros.
Bruxelles note toutefois que "davantage d'efforts sont nécessaires" en particulier pour résoudre les problèmes liés aux créances douteuses et pour trouver des "solutions viables" pour les Irlandais criblés de dettes. Le chômage reste par ailleurs "élevé" et "constitue une priorité politique urgente", selon la Commission.