Wall Street a perdu du terrain mercredi, fragilisée par des craintes persistantes sur la politique monétaire américaine et des perspectives maussades pour la croissance mondiale: le Dow Jones a reculé de 0,69% et le Nasdaq de 0,61%.
Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a abandonné 106,59 points à 15.302,80 points au lendemain d'un nouveau record historique, et le Nasdaq, à dominante technologique, 21,37 points à 3.467,52 points.
Le Standard & Poor's 500 s'est replié quant à lui de 0,70% (-11,70 points) à 1.648,36 points.
"La peur de la Fed est de retour sur le marché", a commenté Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital.
En l'absence d'indicateurs économiques, les investisseurs ont en effet tenté nerveusement d'anticiper le calendrier et l'impact d'un éventuel ralentissement des rachats d'actifs de la Réserve fédérale américaine, qui injecte jusqu'à 85 milliards de dollars chaque mois dans les circuits financiers.
Ces mesures exceptionnelles ont largement participé à l'essor des indices boursiers de Wall Street ces derniers mois.
Un ensemble de prévisions maussades sur la croissance mondiale et asiatique ont accentué la mauvaise humeur, a noté M. Cardillo, après l'abaissement des prévisions de la croissance mondiale pour 2013, de 3,4% à 3,1% par l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).
D'autre part, la croissance chinoise en 2013 devrait être inférieure aux attentes "pour la deuxième année d'affilée", selon l'OCDE. Une vue partagée par le Fonds monétaire international (FMI) qui a abaissé mercredi de 8% à "environ 7,75%" sa prévision de croissance pour le géant asiatique cette année-là.
Des rumeurs de "montre intelligente" boostent Apple
Le recul du marché a cependant été limité par du mouvement sur le front des fusions-acquisitions avec l'annonce notamment du rachat du premier fabricant américain de saucisses de "hot dog" Smithfield (+28,42% à 33,35 dollars) pour 7,1 milliards de dollars par Shuanghui, la maison mère d'un des plus gros producteurs de viande de porc en Chine.
Dans les télécoms, l'équipementier Cisco s'est apprécié de 0,96% à 24,12 dollars après l'annoncé du rachat de la société informatique JouleX pour environ 107 millions de dollars.
L'opérateur de téléphonie Sprint, qui a fait un nouveau pas mercredi vers son alliance à 20 milliards de dollars avec le Japonais Softbank après l'obtention du feu vert d'une agence américaine en charge des questions de sécurité nationale, s'est apprécié de 0,14% à 7,28 dollars.
Le bouquet satellite américain Dish Network, qui a déposé une offre concurrente, reculait quant à lui de 2,22% à 39,25 dollars.
Le géant de l'agrochimie Monsanto, qui a une nouvelle fois relevé ses prévisions de bénéfice pour l'ensemble de l'exercice en cours, a lâché 0,12% à 105,42 dollars.
Côté technologique, le géant Apple s'est apprécié de 0,80% à 444,95 dollars à la suite d'une intervention de son patron, Tim Cook, lors d'une conférence, au cours de laquelle il a nourri les rumeurs sur une "montre intelligente", gadget informatique au poignet. Il a aussi estimé que les lunettes informatiques développées par Google (-1,47% à 868,31 dollars) ne seraient "probablement pas un produit de consommation de masse".
Le groupe de prêt-à-porter haut de gamme Michael Kors a bondi de 3,18% à 63,95 dollars après avoir fait part de résultats trimestriels au-dessus des attentes mais de prévisions mitigées.
Wall Street n'a pas semblé s'émouvoir de l'amende de 10 millions de dollars que va devoir payer la plateforme électronique Nasdaq en raison des problèmes rencontrés lors de l'entrée en bourse sur ce marché du site Facebook (-3,24% à 23,32 dollars) l'an dernier, son titre s'étant apprécié de 0,38% à 31,59 dollars.
Le marché obligataire, hésitant en séance, a fini en légère hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui avait clôturé la veille à son plus haut niveau depuis avril 2012, a légèrement reculé à 2,124% contre 2,135% mardi soir, celui à 30 ans baissant à 3,272% contre 3,290%.