Sony France a rompu les négociations avec le duo germano-suisse Blaupunkt-Quantum, candidat à la reprise de son usine de Ribeauvillé (Haut-Rhin) en vente depuis début mai, a annoncé jeudi la direction.
Après un examen "approfondi" de ce projet de reprise, "la direction de Sony France constate que ne sont plus réunies aujourd'hui les conditions économiques nécessaires au développement de l'activité du site et à la sauvegarde de l'emploi", explique le groupe dans un communiqué.
"Elle a donc convenu, en l'état, de mettre un terme aux négociations" avec le duo formé par le fonds d'investissement suisse Quantum et et le groupe électronique allemand Blaupunkt, ajoute Sony France.
"Les recherches vont se poursuivre (...) afin d'identifier de nouvelles solutions", conclut le groupe.
Sony France avait annoncé début mai en comité central d’entreprise (CCE) la mise en vente de l'unité de Ribeauvillé, qui est en sous-activité et a besoin de se diversifier.
Le groupe avait demandé le 10 septembre au candidat repreneur des précisions sur son offre de reprise présentée en juin, estimant que les éléments présentés n'étaient "pas suffisants".
Selon les syndicats, qui se sont félicités jeudi de la décision de Sony France, le projet prévoyait 80 à 90 suppressions d’emploi sur un total de 590 salariés, mais son "inconsistance" faisait craindre bien davantage de licenciements, "voire la fermeture de l’usine".
Ils réclamaient le retrait du projet Quantum-Blaupunkt au profit d’une vente séparée des activités (sous-traitance électronique et ingénierie d’une part, service après-vente de l’autre), qui permettrait selon eux de conserver davantage de personnel. Cette hypothèse avait été envisagée par Sony, puis écartée.
Première usine japonaise ouverte en Alsace en 1986, le site Sony a compté jusqu’à 1.600 salariés permanents en 1999, avant de subir quatre plans sociaux.
Selon la direction de l’usine, les dossiers des candidats initialement recalés pourraient être réactivés. Le directeur des ressources humaines, François-Xavier Akamatsu, a écarté l’hypothèse d’un plan social sans attendre la désignation d’un repreneur. Les recherches vont reprendre pour "trouver la solution qui maximisera" le nombre d’emplois, a-t-il assuré à l'AFP.
La décision de Sony France a également été saluée par le député-maire (UMP) de Ribeauvillé Jean-Louis Christ, selon qui le groupe doit trouver "un partenaire plus crédible".
M. Christ a annoncé qu’il serait reçu sur le dossier Sony mardi à l’Elysée par un conseiller de Nicolas Sarkozy pour les affaires économiques, à la suite du courrier qu’il avait adressé la semaine dernière au président de la République.