Le pouvoir d'achat des ménages français a reculé de 0,4% en un an, sous l'effet de l'inflation, selon une enquête de 60 millions de consommateurs, le magazine de l'Institut national de la Consommation (INC) à paraître jeudi.
"La modeste augmentation du revenu des ménages a été effacée par l'inflation", affirme 60 millions de consommateurs, qui chiffre à 15 euros la perte de pouvoir d'achat mensuel des ménages.
Ces conclusions contredisent celles de l'institut statistique Insee, qui voit toujours le pouvoir d'achat des ménages progresser, mais "la différence par rapport aux chiffres que communique l'Insee (...) c'est que nous calculons le pouvoir d'achat par ménage et non pas pour l'ensemble des ménages", explique à l'AFP Marie-Jeanne Husset, directrice de la rédaction de 60 millions de consommateurs.
"La deuxième différence, c'est que nous intégrons l'achat immobilier (...) alors que l'Insee continue à considérer que l'achat immobilier est un investissement et non un acte de consommation", ajoute-t-elle.
Selon les calculs effectués par le journal, sur la période allant de juin 2009 à juin 2010, les hausses des prix les plus fortes concernent l'énergie, l'entretien automobile et les fruits et légumes.
La facture pour le carburant a bondi de 12% sur un an, et celle pour le fioul domestique de 24%. Celle des réparations automobile a grimpé de 3% et celle des fruits et légumes de 14%.
L'évolution du pouvoir d'achat est calculée sur la base du revenu mensuel disponible par ménage en juin, soit 3.228 euros, et tiennent compte de l'évolution des prix, du nombre de ménages et de leurs dépenses effectives.
La hausse de 32 euros du revenu mensuel a été anihilée par l'inflation, que l'INC établit à 47 euros. La perte de revenu mensuel est donc de 15 euros.
Du côté des baisses, 60 millions de consommateurs relève celles des médicaments et produits pharmaceutiques (-7%), des voitures (-2%), des téléviseurs (-11%), du matériel informatique (-7%) et du lait, fromages et oeufs (-2%).
Par ailleurs, estime le magazine, deux ans après la loi de modernisation de l'économie (LME), les résultats en matière de baisse des prix "se font toujours attendre".
L'Insee, qui a calculé l'évolution du pouvoir d'achat sur l'ensemble de l'année 2009, estime que ce dernier a augmenté de 1,6% sur un an.