Le président zimbabwéen Robert Mugabe a menacé vendredi de saisir des entreprises britanniques et américaines si les sanctions occidentales à l'encontre de son entourage ne sont pas levées, lors de la conférence annuelle de son parti à Mutare (est du pays).
"Pourquoi devrions-nous continuer à avoir 400 entreprises britanniques qui opèrent ici en toute liberté ?", a demandé le chef de l'Etat devant plus de 4.000 délégués de son parti.
"Pourquoi devrions-nous continuer à avoir des entreprises et des organisations qui sont soutenues par la Grande-Bretagne et les Etats-Unis sans rétorquer?", a-t-il ajouté.
"Le temps est venu de nous venger. Une façon d'affirmer notre puissance est d'utiliser la loi d'indigénisation (...) La loi nous donne l'autorité pour saisir. Nous pouvons ordonner de prendre 51% (du capital des entreprises étrangères comme la loi l'autorise, ndlr) et si les sanctions persistent, nous prendrons 100%", a prévenu le chef de l'Etat.
La "loi d'indigénisation", entrée en vigueur le 1er mars, donne cinq ans à toutes les entreprises ayant un capital supérieur à un demi million de dollars pour faire en sorte que la majorité de leurs actions soit détenue par des Zimbabwéens.
Cette loi a provoqué des divisions au sein du gouvernement d'union formé en février 2009 par le président Mugabe et son rival Morgan Tsvangirai pour qui cette nouvelle législation va effrayer les investisseurs.
Des groupes bancaires britanniques, comme la Barclays ou la Standard Chartered, sont concernées, tout comme les entreprises minières étrangères Impala Platinum, AngloPlatinum ou Rio Tinto.
M. Mugabe, 86 ans au pouvoir depuis 1980, ne cesse de réclamer la fin des sanctions à son égard et envers ses proches. Ils sont interdits de voyage et leurs avoirs sont gelés depuis 2002 par l'Union européenne et les Etats-Unis, en raison de violations répétées des droits de l'Homme et des libertés fondamentales par son régime.