PARIS (Reuters) - Le récent retour en grâce du livret A dans le portefeuille des Français peut être lié à la période pré-électorale, une séquence anxiogène pour les Français, a estimé jeudi le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC).
"Pour moi, c'est assez lié à la période pré-électorale, quand on regarde les élections précédentes, on voit bien qu'il y a toujours un moment d'inquiétude dans l'opinion", a dit Pierre-René Lemas, interrogé sur Radio Classique sur le retour en grâce de ce produit d'épargne défiscalisé et géré par le bras armé financier de l'Etat.
Le Livret A et le Livret de développement durable et solidaire ont affiché en février une collecte nette positive pour le troisième mois consécutif, à hauteur de 1,53 milliard d'euros, selon les données publiées le 21 mars par la Caisse des dépôts.
Le taux du livret A, à 0,75%, est inférieur à l'inflation qui a atteint 1,2% en février mais il reste néanmoins intéressant, estime le patron de la Caisse des dépôts.
"Ce ne sont pas des chiffres faramineux mais c'est quand même plus intéressant que de perdre de l'argent ou des revenus possibles en les laissant sur son compte courant", a observé l'ancien secrétaire général de l'Elysée de François Hollande.
Interrogé sur les conséquences d'une éventuelle victoire de Marine Le Pen à l'élection présidentielle, Pierre-René Lemas a assuré que son institution ne conduisait pas de "stress tests politiques" même s'il était de son devoir d'anticiper plusieurs scénarios.
"Non, je ne fais pas de stress tests politiques en revanche on imagine toutes les hypothèses et ça, c'est le métier normal d'un établissement financier", a-t-il concédé, expliquant que l'évolution possible des marchés financiers ou des taux d'intérêts constituaient des "questions légitimes".
Le scénario d'un "Frexit", une sortie de la zone euro conduite par la présidente du Front national, inquiète les investisseurs étrangers mais aussi les institutions financières françaises, qui auraient à gérer toutes les incertitudes macro-économiques liées à un retour au franc.
"Il vaut mieux être calme dans la période actuelle", a conclu Pierre-René Lemas.
(Julien Ponthus, édité par Jean-Michel Bélot)