Satellites d'observation, réduction de l'empreinte carbone dans l'aéronautique, récupération d'énergie: le groupe Thalès apporte une contribution importante à la lutte contre le réchauffement climatique, a assuré à l'AFP son PDG, Patrice Caine, à l'occasion de la conférence sur le climat (COP21) qui se tient jusqu'à la semaine prochaine au Bourget.
Question: Thales (PA:TCFP) est présent dans l'aérospatial, la défense, la sécurité et les transports. Que faites-vous en matière d'environnement?
Réponse: "Il y a quatre grands domaines où ce que nous faisons participe de la lutte contre le changement climatique. Dans le spatial, Thales a conçu des satellites dont les applications sont directement liées à l'environnement ou au réchauffement climatique: les satellites d'observation, pour observer les océans, les côtes, les courants mais aussi l'agriculture, ou météorologiques.
Dans l'aéronautique, Thales a fait énormément de choses depuis une dizaine d’années, sous sa propre impulsion ou dans le cadre de grands programmes européens ou aux Etats-Unis tendant à avoir une moindre empreinte carbone pour le transport aérien (Clean Sky, SESAR ou NextGen). Cela se traduit par une réflexion pour optimiser la trajectoire des avions (afin) d'économiser du carburant, par la connectivité des avions, et par la réduction de masse. Sur l'A320, nous avons ainsi réduit de 70 kg le poids des calculateurs de l'appareil.
Q: Y-at-il d'autres secteurs où vous estimez contribuer à la lutte contre le réchauffement ?
R: L'optimisation des infrastructures ferroviaires pour rendre les transports plus sûrs, plus agréables, plus fluides, va aussi inciter les gens à prendre ce type de transports. Les systèmes de signalisation que nous faisons permettent de faire passer plus de métros à des cadences plus élevées sans dégrader l'environnement ni ouvrir de nouvelles lignes. C'est aussi vrai pour les systèmes de billetique. L'usager utilisera d'autant plus les transports qu'il pourra changer plusieurs fois de compagnie durant son trajet, prendre un car, puis un métro et finir avec un autre autobus, en achetant un seul billet.
Des solutions sont aussi développées pour récupérer une partie de l'énergie de freinage de la rame de métro qui arrive en station et la transférer à celle qui redémarre pour quitter la station, plutôt que de la dissiper sous forme de chaleur. Couplée avec les systèmes de signalisation Thales pour la synchronisation entre les trains, elle permet d'économiser jusqu'à 15% d'énergie.
Autre dossier: les villes intelligentes (+smart cities+). Outre l'optimisation des infrastructures de transports et la sécurité, les systèmes Thales permettent de décongestionner les villes et le trafic routier. Comment compter les voitures avec des modèles d'analyse, comprendre si le trafic est dense, très dense ou moyennement dense, dans quelle direction, sur quels axes, pouvoir réguler les feux.
Q: Quels sont les projets à plus long terme ?
R: L'étape suivante, c'est tout ce qui est lié au +data analytics+ (l'analyse de données, ndlr), au big data. Chez Thales, nous générons pour nous-mêmes, pour nos clients, des milliards et des milliards de données. Comment valoriser ces données de manière à améliorer la prédictibilité des pannes sur les équipements, la maintenance ? Tout ce qui fait qu'au bout du compte, vous allez augmenter la sûreté et optimiser des consommations, des trajectoires, des temps de transport".