La consommation des ménages français est repartie à la hausse en avril, s'appréciant de 0,6% après avoir chuté de 2,6% en mars, mais ce rebond est dû pour l'essentiel aux dépenses d'énergie, a annoncé jeudi l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
Les achats de textile et de cuir ont cependant chuté, de 8,2% après -0,3% en mars, pour tomber à leur plus bas niveau depuis dix ans (janvier 2002), plombées par une "météo pluvieuse qui aurait été défavorable aux achats de vêtements de printemps-été", a précisé l'Insee dans un communiqué.
Pour Tullia Bucco, économiste de UniCredit Research, le rebond général global de la consommation témoigne d'une "performance plus solide qu'attendue en ce début de deuxième trimestre" même si les dépenses des ménages devraient rester "limitées au cours du trimestre avec un ralentissement modéré de la croissance de leur revenu disponible et un marché du travail qui pèsera sur les salaires".
De son côté, Alain Carbonne (Natixis) voit dans cette livraison statistique un "retour de la morosité" mais s'attend quand même "à des dépenses de consommation qui se redresseront quelque peu au printemps". La "stagnation du revenu des ménages ne laisse entrevoir aucune augmentation significative de la consommation des ménages à moyen terme", estime-t-il également.
Selon l'Insee, les dépenses en biens durables ont fléchi en avril (-0,6% après +1,9% en mars), en raison principalement d'une baisse des achats de voitures neuves (-2,0%, après +2,8%). A l'inverse, les achats en équipement du logement ont de nouveau progressé (+1,1% après +0,6%).
La consommation des ménages en énergie poursuit son yo-yo: après une vive hausse en février (+11,5%) et son contrecoup en mars (-11,8%), elle a de nouveau nettement rebondi en avril (+10,2%), portées par des températures inférieures aux normales saisonnières qui ont soutenu notamment les dépenses de chauffage (gaz, électricité et fioul).
La consommation en "autres biens fabriqués" a diminué aussi (-1,0% après +0,1%), en particulier dans la quincaillerie et bricolage.
Dans l'alimentaire, après un début d'année dynamique suivi d'un repli en mars (-2,1%), la consommation a de nouveau reculé en avril (-0,5%).
L'Insee précise par ailleurs que la révision du chiffre de la consommation des ménages en mars, annoncée un mois plus tôt à -2,9%, était "un peu plus importante qu'habituellement".
L'institut précise que cette révision résulte notamment du calage des comptes infra-annuels sur les nouveaux comptes annuels révisés, de la ré-estimation des modèles de correction des variations saisonnières et du nombre de jours ouvrables, ainsi que de l'intégration de nouveaux indicateurs.
En particulier, les sources concernant la consommation de textile-cuir ont été modifiées en intégrant les informations fournies mensuellement par l'Institut français de la mode (IFM), afin de se rapprocher de la méthodologie employée pour élaborer les comptes annuels correspondants, spécifie-t-il encore.