France Télécom a publié jeudi des résultats semestriels conformes ou supérieurs aux attentes du marché, malgré un chiffre d'affaires toujours en recul, une "solide performance" qui l'a conduit à confirmer ses objectifs pour 2010 et 2011.
A la Bourse de Paris, les investisseurs ont salué ces annonces, et surtout celle du versement en 2010, 2011 et 2012 d'un dividende de 1,40 euro par action, comme pour les exercices 2008 et 2009.
A la clôture, le titre avait pris 5,47% à 16,00 euros dans un marché qui a terminé en baisse à -0,50%.
Au premier semestre, les ventes reculent de 1,2%, à 22,14 milliards d'euros, alors que les analystes tablaient sur 22,02 milliards, selon le consensus cité par CM-CIC Securities.
Le bénéfice net bondit de son côté de 45,4%, à 3,72 milliards, une forte augmentation essentiellement liée à la cession d'actifs au Royaume-Uni, a expliqué l'opérateur dans un communiqué.
Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) baisse, par ailleurs, de 3,7%, à 7,745 milliards. Un chiffre là encore supérieur aux attentes, le marché prévoyant 7,67 milliards.
Sans surprise, France Télécom confirme de fait ses objectifs, près de quatre semaines après les avoir détaillés lors de la présentation de son plan pluriannuel "Conquêtes 2015".
L'opérateur vise la génération d'un cash-flow organique (liquidités) de 8 milliards d'euros pour 2010 et 2011 et un chiffre d'affaires annuel "globalement stable" à base comparable et hors effets réglementaires.
Avec ces "solides résultats semestriels", "le groupe démontre une nouvelle fois sa capacité de résistance, et ce en dépit d’un contexte économique encore perturbé sur nos principaux marchés", a déclaré le directeur général, Stéphane Richard.
"La baisse du chiffre d’affaires est restée plus limitée au deuxième trimestre que précédemment, tandis que nous attirons toujours plus de clients", s'est-il félicité.
Sur le seul deuxième trimestre, les ventes reculent de 0,4%, à 11,18 milliards d'euros, et l'Ebitda de 2,6%, à 3,978 milliards.
"Certes, on n'est pas encore retourné à la croissance généralisée, mais ce qui souffrait souffre moins", a noté le directeur financier Gervais Pélissier lors d'une conférence téléphonique.
En France, où le groupe réalise plus de la moitié de son chiffre d'affaires, ce dernier a reculé de 2,2% sur le semestre à 11,59 milliards, avec une bonne performance de l'activité mobile.
L'opérateur domine toujours largement le marché, avec 26,18 millions de clients mobiles (+3,6% sur un an) et 8,989 millions dans l'internet ADSL. Dans ce secteur, où il connaît des difficultés, il revendique une part de conquête nette (nouveaux clients moins ceux perdus) au deuxième trimestre de 15,5% (+51.000 clients nets), contre 14% au premier trimestre.
"Les campagnes de marketing que nous avons lancées ont commencé à produire leurs effets", s'est félicité M. Pélissier, en précisant que le groupe visait environ "30% de part de conquête d'ici la fin de l'année".
Dans cet objectif, il lancera son offre quadruple play (internet, télévision, téléphonie fixe et mobile) le 19 août, avec une gamme de 5 forfaits.
L'Espagne fait moins bien que la France (-2,7%), de même que la Pologne (-3,3%). En Afrique et au Moyen-Orient, les ventes progressent en revanche de 2,8%, ce qui fait de cette région "le principal moteur de croissance du groupe", selon M. Pélissier.
M. Richard a indiqué que France Télécom, qui souhaite se renforcer dans les pays émergents, n'envisageait "aucune opération (...) qui supposerait la mobilisation des actionnaires, soit par le biais d'une augmentation de capital, soit d'un paiement en titre".