Les ministres des Finances du G7 se sont réunis vendredi à Gyeongju, en Corée du Sud, avant une réunion du G20 destinée à apaiser les tensions autour de la question des taux de change, a indiqué un responsable officiel.
"La réunion du G7 a commencé", a déclaré ce responsable sous couvert de l'anonymat.
Les ministres des Finances et les banquiers centraux des pays du G20 doivent évaluer à partir de 06H45 GMT la situation de l'économie mondiale et étudier les moyens de poursuivre la réforme du système financier, avec la volonté affichée de trouver un apaisement dans la "guerre des monnaies". Leur état des lieux de l'économie mondiale servira à préparer le sommet des chefs d'Etat du G20 des 11 et 12 novembre à Séoul.
Le G7 regroupe les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et le Canada tandis que le G20 comprend aussi la Chine, l'Inde, le Brésil et la Russie, entre autres.
Un projet de déclaration finale suggère que les pays riches et émergents du G20 s'engagent à "s'abstenir de toute dévaluation compétitive", selon l'agence d'informations économiques Dow Jones. Cette stratégie de dévaluation consiste à manipuler le cours de sa monnaie pour stimuler son économie en faisant fi de la coopération internationale. Le G20 "va se diriger vers un système de taux de changes davantage déterminés par le marché", dit le projet de communiqué.
La Chine, qui n'est pas nommément désignée, est de plus en plus pressée par ses partenaires commerciaux, Etats-Unis en tête, de laisser s'apprécier sa monnaie par rapport au dollar, plus rapidement qu'elle ne le fait.
Le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner a pour sa part appelé jeudi ses homologues du G20 à "rééquilibrer" l'économie mondiale en tenant moins compte de la consommation américaine, annonçant dans une interview au Wall Street Jounal qu'il proposera des règles "équitables" pour les changes.
"Il y a un accord au sein du G7 pour la plus grande stabilité possible sur le marché des changes : les taux de change doivent refléter la situation fondamentale des économies et il faut éviter la volatilité excessive et les mouvements désordonnés", a affirmé de son côté le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, sur le site internet du quotidien français Les Echos.
Le vice-ministre sud-coréen des Finances, Yim Jong-Yong, a affirmé qu'un accord pouvait être trouvé à Gyeongju au sein du G20. "La Chine fait des efforts, par exemple en relevant ses taux d'intérêt. Ils savent que ce combat (sur les monnaies) nuira in fine à toutes les parties et conduira au protectionnisme. Je pense donc qu'un accord sera trouvé sur cette question".
Le ministre brésilien des Finances, Guido Mantega, le premier à avoir parlé fin septembre de "guerre des monnaies", n'est pas présent à Gyeongju.