PARIS (Reuters) - Le Medef a appelé mardi à une large réflexion nationale autour de ses propositions pour un plan d'urgence contre le chômage, qu'il estime indispensable pour créer "un électrochoc de confiance pour la croissance et l'emploi".
Le président de l'organisation patronale, Pierre Gattaz, avait appelé la semaine dernière le gouvernement à mettre en place de telles mesures, à l'instar de l'état d'urgence décrété à la suite des attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis.
"Il est temps d'agir et il faut agir de façon extrêmement musclée", a déclaré Pierre Gattaz mardi lors d'une conférence de presse.
"On est capable de faire un plan état d'urgence après les attentats. Pour la COP21, on est capable de réunir 195 pays", a-t-il relevé en demandant que le problème du chômage soit pris en compte "aussi sérieusement qu'on a traité les attentats terroristes, c'est-à-dire avec un état d'urgence économique pour la croissance et pour l'emploi."
L'instance patronale avance 15 mesures qui visent notamment à lever les réticences des employeurs à l'embauche, à favoriser l'emploi des jeunes et des seniors, à lutter contre le décrochage scolaire et réhabiliter les filières d'apprentissage.
Le Medef plaide en outre pour un allègement des charges et une simplification de l'environnement législatif et réglementaire car "chaque fois qu'on crée une nouvelle taxe ou un nouvelle règle, on crée du chômage", a estimé Pierre Gattaz.
"Si on travaille sur la compétitivité, la confiance, l'agilité, on remettra en plus le moteur de la croissance en marche autour de la mondialisation de notre économie", a-t-il dit.
Le document réunissant les propositions du Medef a été décrit par Pierre Gattaz comme "une ébauche, un document de travail destiné à susciter le débat et à générer des contre-propositions" et à "alimenter des discussions et une réflexion nationale transpolitique sur le sujet".
Il a été communiqué au cabinet du Premier ministre et devrait être transmis dans la semaine à la plupart des membres du gouvernement, à l'ensemble des partenaires sociaux et des partis politiques, y compris d'extrême droite et d'extrême gauche.
Manuel Valls a annoncé lundi soir sur France 2 que François Hollande et le gouvernement dévoileraient en janvier de nouvelles mesures pour lutter contre le chômage, avec notamment pour priorités la formation des chômeurs et l'apprentissage.
Le taux de chômage a grimpé à son plus haut niveau depuis 18 ans au troisième trimestre et la hausse du nombre de demandeurs d'emplois a été la plus forte en octobre depuis janvier 2013.
(Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)