Le déficit public du Royaume-Uni s'est creusé en septembre contrairement aux attentes, grimpant à 20,7 milliards de livres (23,6 milliards d'euros) contre 19,2 milliards un an plus tôt, d'après des données publiées mercredi par l'Office des statistiques nationales (ONS).
C'est une surprise pour les économistes, qui tablaient sur une réduction du déficit à 15,3 milliards de livres sur le mois, d'après une note de Crédit Agricole CIB.
Les emprunts nets du secteur public (PSNB), mesure préférée du gouvernement pour évaluer ses performances budgétaires, a également progressé contrairement aux attentes.
Ils se sont élevés à 15,6 milliards de livres en septembre contre 14,8 milliards un an plus tôt, a précisé l'ONS, alors que les experts de la City tablaient, là encore, sur un recul à 14,5 milliards.
En cumul, depuis le début de l'exercice budgétaire, entamé en avril, le déficit a atteint 64,9 milliards contre 74,7 milliards sur la période comparable de l'exercice précédent. Et les emprunts nets sont ressortis à 70,2 milliards, contre 75,1 milliards un an plus tôt.
Enfin, la dette publique a atteint 64,6% du PIB à la fin septembre, contre 58,5 un an plus tôt.
Ces chiffres rappellent la gravité du dérapage des comptes publics britanniques, alors que le nouveau gouvernement dirigé par le conservateur David Cameron, au pouvoir depuis mai, doit divulguer ce mercredi le détail de coupes budgétaires sans précédent.
"Les finances publiques étaient pires que prévu en septembre et ont montré une dégradation décevante par rapport à un an plus tôt, soulignant la nécessité pour le ministre des Finances de maîtriser les dépenses publiques", a commenté Howard Archer, économiste d'IHS Global Insight.
De son côté, Simon Hayes, de Barclays, a calculé que si cette tendance se poursuivait, les emprunts nets atteindraient 156 milliards de livres sur l'ensemble de l'exercice budgétaire, soit le même niveau que sur l'exercice 2009/2010 et sept milliards de plus que prévu par le gouvernement.
Le plan d'austérité, qui sera détaillé à la mi-journée par le ministre des Finances, George Osborne, vise à trouver 83 milliards de livres (environ 95 milliards d'euros) d'économies d'ici 2015. Ces coupes budgétaires drastiques, combinées à 30 milliards de livres de hausses d'impôts, doivent permettre de ramener le déficit public de 10,1% du PIB cette année à 1,1% en 2015.