PARIS (Reuters) - Le groupe italien d'infrastructures gazières Snam souhaite plus que doubler la capacité d'acheminement de gaz entre l'Espagne et la France, ce qui permettrait de réduire la dépendance de l'Europe vis-à-vis du gaz naturel russe, a déclaré son administrateur délégué à Reuters.
Le réseau de terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) de l'Espagne et les gazoducs qui la relient à l'Afrique représentent une capacité globale d'importation d'environ 80 milliards de mètres cubes par an, soit plus de trois fois la consommation du pays.
Le gaz importé d'Afrique du Nord pourrait donc renforcer la sécurité de l'approvisionnement de l'Europe occidentale, qui a importé 90 milliards de m3 en 2014, dont près de 30% en provenance de Russie.
Mais la capacité de transport entre l'Espagne et la France n'est que de cinq milliards de m3.
"Nous devons faire sortir le gaz d'Espagne mais il y a un goulet d'étranglement entre la France et l'Espagne", a dit l'administrateur délégué de Snam, Carlo Malacarne, à Reuters.
Il a ajouté que l'Espagne pourrait exporter jusqu'à 20 à 25 milliards de m3 de gaz par an.
Un consortium emmené par Snam a racheté en 2013 à Total (PARIS:TOTF), pour 2,4 milliards d'euros, sa filiale TIGF, dont le réseau de 5.000 km transporte 16% du gaz en France et est relié au réseau espagnol d'Enagas via les Pyrénées.
TIGF prévoit d'investir environ 350 millions d'euros dans l'interconnexion Midcat (Midi-Catalogne) dans l'est du massif, un projet d'une capacité de huit milliards de m3 par an, qui permettrait donc plus qu'un doublement de la capacité transfrontalière.
Carlo Malacarne a précisé que le projet Midcat pourrait coûter environ un milliard d'euros.
Snam n'a pas encore adopté de décision définitive sur le dossier Midcat mais Carlo Malacarne a déclaré s'attendre à ce que TIGF dépose un projet auprès de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) française l'an prochain.
(Geert De Clercq, édité par Marc Angrand)