Le Premier ministre conservateur hongrois, Viktor Orban, a qualifié vendredi de "chantage", l'attribution d'un prêt de l'Union européenne et du Fonds monétaire international, conditionnée selon lui par des changements politiques en Hongrie.
"Créer des conditions politiques, par exemple à propos du système judiciaire, relèverait du chantage, ce qui est inacceptable au sein de l'Union européenne", a déclaré le chef de gouvernement hongrois lors de l'entretien hebdomadaire qu'il accorde à la radio publique MR1.
"Le Fonds monétaire international ne demande que des conditions financières, mais l'UE est en train de flirter avec l'idée de poser des conditions politiques", a-t-il ajouté, en soulignant que des pays comme le Pakistan, l'Egypte ou encore le Belarus avaient récemment reçu des prêts du FMI.
Fin novembre 2011, suite à la hausse de ses taux obligataires et à l'affaiblissement de sa devise nationale, le forint, la Hongrie a demandé un prêt de l'ordre de 10 à 15 milliards d'euros au FMI et à l'UE.
Budapest, en difficulté sur les marchés financiers, s'est disqualifiée pour ce prêt, en prenant fin 2011 des mesures de politique économique très éloignées de l'orthodoxie du FMI, dont notamment une loi limitant l'indépendance de sa banque centrale.
A côté des mesures controversées concernant la Banque centrale (MNB), des réformes concernant la justice, l'autorité de protection des données et la loi sur les médias, jugée par ses détracteurs comme "liberticide", sont également dans le collimateur de Bruxelles.
L'UE a posé comme préalable à des négociations la modification des lois controversées. Viktor Orban devrait rencontrer le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, le 23 avril à Bruxelles.
Lors de la crise financière de 2008, la Hongrie n'avait été sauvée de la faillite que grâce à une ligne de crédit de 20 milliards d'euros du FMI, de la Banque mondiale et de l'UE.