HSBC France, filiale de la banque britannique HSBC, va supprimer 672 postes dans le cadre de son nouveau plan stratégique à horizon 2014 (6,72% des effectifs), mais compte s'appuyer sur des départs naturels, a indiqué mardi son directeur général, Christophe de Backer.
Le plan, qui est une déclinaison de celui annoncé par le groupe mi-mai, doit permettre à l'établissement d'"accélérer le rythme de (ses) revenus" et d'"améliorer (son) efficacité", a expliqué M. de Backer lors d'un point presse.
La banque emploie actuellement environ 10.000 personnes en France.
Concernant les suppressions de postes, "nous allons compter sur l'attrition naturelle, sur les départs à la retraite", et proposer aux salariés éligibles, proches de l'âge de la retraite, un congé de fin de carrière et de solidarité, a détaillé le directeur général.
Selon les projections de la banque, le total de ces trois catégories de salariés représente potentiellement, sur trois ans, plus du double du nombre de suppressions de postes prévu. Il n'est pas prévu de départs contraints.
La version française du plan stratégique est axée sur le développement de la clientèle patrimoniale, déjà l'une des forces de la banque dans l'Hexagone, l'ouverture à l'international offerte à la clientèle des entreprises, la banque de marché, ainsi que les synergies entre métiers.
Ce projet doit permettre à HSBC France d'abaisser son coefficient d'exploitation (charges d'exploitation rapportées au produit net bancaire), actuellement de 71%, au niveau de la moyenne du marché française, soit entre 62% et 64%.
"On est au niveau de nos compétiteurs dans tous les métiers sauf la banque de particuliers", a observé le directeur financier Matthieu Kiss, avec un coefficient d'exploitation en banque de particuliers de 80%.
Un écart qui s'explique par un effet de taille, HSBC France étant de dimension plus modeste que les grands réseaux français.
Le plan doit également amener la banque à dégager un retour sur capitaux propres situé entre 12% et 15%, conforme à l'objectif global du groupe.
L'établissement prévoit une "montée en gamme, une montée en puissance de (ses) chargés de clientèle", a expliqué M. de Backer, et va, pour ce faire, augmenter de 50% son budget formation.
Un dispositif de formation qualifiante va ainsi être mis en place à destination de 1.500 collaborateurs de la banque.
Le directeur général a rappelé que la France avait été confortée parmi les six marchés majeurs du groupe HSBC avec les Etats-Unis, la Chine, l'Inde, l'Allemagne et le Royaume-Uni.
Dans le cadre de son développement, HSBC France prévoit d'ouvrir 25 agences d'ici 2015, un chiffre significatif pour un réseau qui compte aujourd'hui 310 succursales.
La banque veut ainsi pousser les feux sur la clientèle aisée, son coeur de cible, et vise une croissance annuelle moyenne de 8% par an d'ici 2014 sur la clientèle dite "Premier" (75.000 euros de patrimoine financier ou 6.000 euros de revenus par ménage), pour dépasser les 900.000 à cet horizon.
Pour se distinguer de ses concurrents français, qui affichent des ambitions élevées sur la clientèle fortunée, HSBC France entend jouer sur son savoir-faire et sur la spécificité de son modèle, très axé sur cette clientèle, contrairement à ses rivaux, plus généralistes.