La France et l'Italie sont favorables à "des modifications" au traité de Schengen, "dans les circonstances exceptionnelles" actuelles, a déclaré mardi le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, lors d'un sommet avec le président Nicolas Sarkozy.
"Dans des circonstances exceptionnelles, nous croyons tous les deux qu'il doit y avoir des modifications au traité de Schengen sur lesquelles nous avons décidé de travailler ensemble", a déclaré M. Berlusconi, lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet.
M. Berlusconi a annoncé que lui-même et M. Sarkozy avaient envoyé une lettre conjointe au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, pour demander "une plus grande collaboration" des autres pays européens avec les pays de la rive sud de l'UE. Ces pays "ne peuvent être laissés seuls", a-t-il dit.
Dans cette lettre, Paris et Rome demandent à Bruxelles d'"examiner la possibilité de rétablir temporairement le contrôle aux frontières intérieures" des Etats membres. Le texte précise que ce rétablissement doit être envisagé "en cas de difficultés exceptionnelles dans la gestion des frontières extérieures communes, dans des conditions à définir".
L'Italie souligne que les pays riverains de la Méditerranée sont confrontés au défi de l'immigration d'Afrique du Nord, en raison de la guerre en Libye et de l'instabilité en Egypte et en Tunisie.
Le sommet a été "très très positif", a déclaré M. Berlusconi, qui a fait état de "fortes convergences" entre les deux pays.
Rome et Paris sont aussi "préoccupés" par la situation en Syrie et appellent le régime du président Bachar el-Assad à "arrêter la répression violente", a déclaré Silvio Berlusconi.
"Nous adressons un appel fort pour arrêter la répression violente et mettre en oeuvre les réformes annoncées" en Syrie, a poursuivi le chef du gouvernement italien.
M. Sarkozy a qualifié pour sa part la situation en Syrie d'"inacceptable".
"La situation est inacceptable (...) On n'envoie pas des chars, l'armée face à des manifestants, la brutalité est inacceptable", a-t-il dit.
Le président français a toutefois exclu une intervention militaire en Syrie sans une résolution préalable du Conseil de Sécurité de l'ONU, "qui n'est pas facile à obtenir".