TOKYO (Reuters) - Un membre du conseil des gouverneurs de la Banque du Japon (BoJ) a déclaré lors de la réunion de politique monétaire du mois d'avril qu'il était inapproprié de modifier la politique monétaire dans le but de contrôler les taux de change, montre le compte-rendu de la réunion publié jeudi.
La chute du yen, qui a atteint son plus bas niveau en 20 ans par rapport au dollar, a fait grimper le coût des importations de matières premières, suscitant l'inquiétude des responsables politiques quant à l'impact potentiel que cela pourrait avoir sur la fragile reprise économique du Japon.
Certains acteurs du marché pensent que la BoJ pourrait modifier sa politique ultra-accommodante afin de ralentir la baisse du yen.
"Parmi les facteurs qui expliquent la faiblesse du yen, il y a l'écart croissant entre les conditions économiques du Japon et celles des pays occidentaux. Il est inapproprié de modifier la politique monétaire dans le but de contrôler les taux de change", a déclaré l'un des neuf membres du conseil.
"La BoJ doit examiner l'impact des fluctuations des prix des matières premières et des taux de change sur l'économie et les prix, plutôt que les mouvements de prix eux-mêmes", a estimé un autre membre.
Plusieurs membres du conseil ont souligné la nécessité de maintenir le programme de relance massif de la BoJ, estimant que toute reprise de l'inflation sera probablement temporaire et principalement due à la hausse des coûts des matières premières, montrent les "minutes".
"La BoJ doit se rendre compte de la nécessité de rendre sa politique ultra-accommodante durable si l'inflation reste en-deçà de son objectif de 2% pendant une période prolongée", a ajouté un membre.
Lors de sa réunion des 27 et 28 avril, la BoJ a maintenu ses mesures de relance et s'est engagée à maintenir les taux d'intérêt à un niveau faible.
(Reportage Leika Kihara; version française Camille Raynaud)