A peine deux semaines après le rejet de son projet de fusion avec l'allemand Deutsche Börse, l'opérateur boursier transatlantique NYSE Euronext contre-attaque en jetant cette fois son dévolu sur le principal marché des métaux, le London Metal Exchange (LME).
Les dirigeants du NYSE ont rencontré mercredi leurs homologues du LME à Londres. Les candidats au rachat avaient en effet jusqu'à cette date pour soumettre leurs propositions.
"Un certain degré d'intérêt" a été constaté lors de la réunion et le premier opérateur boursier du monde a soumis "une offre préliminaire", a indiqué vendredi à l'AFP une source proche du dossier.
Le processus est "à un stade vraiment préliminaire", a souligné cette source.
Né de la fusion en 2007 de la bourse électronique européenne Euronext et de l'américaine New York Stock Exchange, NYSE Euronext avait cherché à fusionner avec l'allemande Deutsche Börse. Mais les autorités européennes, y voyant un risque de concentration, ont opposé leur veto à cette fusion le 1er février.
Cette fois, la société transatlantique fait cavalier seul et "si Deutsche Börse devait être intéressée, son offre serait indépendante de celle du NYSE", a remarqué la source de l'AFP.
Selon le Financial Times, qui a été le premier à en faire état, l'offre de NYSE Euronext valorise le LME autour d'un milliard de livres.
Fondée il y a 135 ans, l'institution londonienne exerce un règne sans pareil sur les métaux précieux, comme l'aluminium, le cuivre, le zinc, le plomb ou encore l'étain. Elle contrôle 80% des échanges de contrats à terme sur ces matières premières dans le monde.
Mais le LME voit croître la concurrence du marché chinois des métaux industriels (Shanghai Metal Exchange) dont les prix et les conditions peuvent parfois apparaître plus attractifs aux investisseurs.
Outre NYSE Euronext, la Bourse de Chicago, le CME (Chicago Mercantile Exchange) et l'IntercontinenalExchange (ICE), opérateur boursier américain spécialisé dans les matières premières, sont également dans la course, a rapporté le quotidien britannique.
Contactées par l'AFP, elles ont refusé de "commenter des rumeurs et des spéculations".
En septembre dernier, le patron du LME, Martin Abbott, avait indiqué avoir été approché par "plus de dix" acquéreurs potentiels. Il avait alors averti que ces derniers devraient "franchir des montagnes" pour prendre le contrôle du groupe.
Le LME est détenu par ses utilisateurs, à savoir les banques et les courtiers.
La banque américaine JPMorgan Chase en est devenue le premier actionnaire en novembre dernier en rachetant les parts du courtier MF Global, qui avait fait faillite. JPMorgan détient ainsi 10,9% des parts. Une autre banque américaine possède une participation importante: Goldman Sachs.
Reste que, selon le FT, le conseil d'administration du LME est divisé sur l'opportunité d'une vente. Ses membres doivent quoi qu'il en soit se réunir jeudi pour passer en revue les offres reçues.