DJAKARTA (Reuters) - Les dix étrangers condamnés à mort en Indonésie pour trafic de drogue, dont le Français Serge Atlaoui, seront exécutés en même temps mais pas avant au moins 16 jours, le temps d'examiner leurs différents recours, a annoncé jeudi le parquet général indonésien.
"A la date d'aujourd'hui, il n'y a eu aucune modification au projet du parquet que toutes les exécutions aient lieu en une seule fois", a dit un porte-parole, Tony Spontana, en évoquant mars ou avril, après examen des différents recours déposés par certains condamnés, dont Serge Atlaoui.
Arrêté en 2005 dans un atelier clandestin de production d'ecstasy, Serge Atlaoui a été condamné à mort en 2007. Ses proches affirment que cet artisan soudeur de profession avait accepté d'installer des machines dans cet atelier en ignorant leur usage. Ils le disent aussi victime d'un procès inéquitable et bâclé.
Mercredi, un tribunal indonésien a repoussé jusqu'au 25 mars sa décision sur l'ultime recours déposé par Serge Atlaoui après le rejet de sa demande de clémence par le président indonésien.
Un autre tribunal, saisi par deux Australiens pour la même raison, a pris une initiative similaire jeudi en repoussant sa décision au 19 mars.
Si ces recours devaient être rejetés, le gouvernement devrait encore donner un préavis de 72 heures aux autorités pénitentiaires avant que celles-ci ne procèdent aux exécutions, ce qui fait que ces dernières interviendraient au plus tôt dans 16 jours.
La plupart des condamnés à mort ont déjà été transférés sur l'île-prison de Nusakambangan, où ils risquent de passer devant un peloton d'exécution.
Outre Serge Atlaoui et les Australiens, dont les autorités oeuvrent activement à la libération, il sont originaires du Brésil, des Philippines, du Ghana et du Nigeria.
(Michael Taylor et Dennys Kapa; Bertrand Boucey et Tangi Salaün pour le service français)