Investing.com - Le président de la Banque centrale européenne s'est exprimé devant la presse, à Francfort. L'euro a réagi à la hausse, atteignant provisoirement les 1,1050 dollars. La devise européennes retombait néanmoins, à peine 45 minutes après le début de la conférence de presse de Mario Draghi, sur des niveaux comparables à ceux enregistrés avant le début du discours.
Nous recueillons ci-dessous les principales déclarations de Mario Draghi pendant la conférence de presse :
- Sur le Brexit
"Les titres des valeurs bancaires ont été très fortement secoués, en zone euro. Cette réaction est une information importante pour les décideurs. Une chute durable des cours entraînerait un rétrécissement des marges sur les crédits et donc une capacité moindre d'octroi de crédit. C'est donc un facteur à prendre en compte"
"Les marchés financiers et le secteur bancaire ont quand même réagi avec une belle résilience à ces événements. Il n'y a pas eu de rupture vraiment franche, notamment grâce à l'apport des liquidités et aux préparatifs des banques centrales en amont, grâce aux poltiques accomodantes de toutes les banques centrales et grâce au cadre règlementaire beaucoup plus solide."
"Sur le long terme, le Brexit n'engage pas un problème de solvabilité des banques qui sont dans une situation incomparablement meilleures qu'en 2009. Le problème réel est celui de la rentabilité future des banques et leur capacité d'octroi de prêts, importante pour la transmission de notre politique monétaire"
"Il est prématuré de dire quelle sera l’incidence definitive du Brexit. C'est un risque qui s'est matérialisé et ce risque est baissier, bien sûr."
"Il faut d'abord achever les négociations de sortie et en connaître les résultats pour ensuite pouvoir tracer les perspectives économiques."
"Il faut continuer à évaluer les attentes du marché en matière d'inflation suite au Brexit"
- Sur d'éventuelles nouvelles mesures d'assouplissement monétaire dans les prochains mois
"Nous n'avons pas assez d'information pour prendre des mesures supplémentaires. Nous évaluerons cette possibilité dans les mois à venir, en fonction des informations dont nous disposerons"
"Nous n'avons pas envisagé d'utiliser tel ou tel instrument spécifique lors de cette réunion. Nous sommes toujours désireux et prêts à agir et nous sommes en mesure d'ajuster nos programmes"
"Si nécessaire, le Conseil des Gouverneurs agira en activant tous les instruments dont il dispose dans le cadre de son mandat. Le moment venu, nous pouvons agir, si nécessaire"
"Il faut se pencher sur l'exposition aux prêts non productifs, il s'agit d'une question complexe"
"Le problème qui touche les banques italiennes est un vrai problème. Il faudra du temps pour le résorber"
"Les réformes structurelles doivent s'intensifier considérablement dans tous les pays de la zone euro, même si les besoins sont variables"
- Sur la réunion du G20
"Le message qui doit émaner de la réunion du G20 doit être un message de stabilité, au milieu de grandes incertitudes géopolitiques. Partout les politiques sont accomodantes. De la zone euro émane déjà un message de stabilité: La reprise économique se poursuit, même de façon ralentie"
- Sur la situation en Turquie
"Il est très difficile de comprendre comment de grandes incertitudes géopolitiques peuvent contaminer la politique monétaire. Le Brexit a un impact sur le commerce et sur la confiance. Pour la Turquie, il y a aussi un impact sur la confiance mais il est difficile de prévoir quelle sera l'incidence majeure de cet événement sur l'économie de la zone euro, au moins dans un avenir proche"