PARIS (Reuters) - A l'exception notable de Londres, pénalisée par les valeurs minières, les principales Bourses européennes ont terminé vendredi légèrement dans le vert, soutenues par l'annonce de chiffres confirmant la vigueur du marché de l'emploi aux Etats-Unis.
À Paris, le CAC 40 a clôturé sur un faible gain de 0,02% (0,84 point), à 4.964,35, portant à 0,26% la progression hebdomadaire de l'indice qui signe ainsi sa cinquième semaine de hausse d'affilée.
À Francfort, le Dax a pris 0,41% et à Londres, le FTSE a reculé de 0,71%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 s'est adjugé 0,11% pour boucler sa cinquième semaine consécutive de hausse. L'EuroStoxx 50 de la zone euro a terminé la séance quasiment inchangé (-0,02%).
Les places européennes, ravies jeudi par l'annonce par la Banque centrale européenne (BCE) de prévisions de croissance plus optimistes pour la zone euro, ont salué avec un enthousiasme mesuré la publication des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis pour le mois de février.
Les créations d'emploi ont été plus nombreuses que prévu et le taux de chômage a diminué, montrent les statistiques officielles, qui pourraient inciter la Réserve fédérale américaine à relever ses taux d'intérêt dès le mois de juin.
Le repli de la Bourse de Londres s'explique notamment par le recul des valeurs minières, consécutif à la chute des cours de l'or et à la poursuite de l'effondrement de ceux du minerai de fer. Fresnillo et Randgold abandonnent ainsi chacun plus de 5%.
Toujours dans la capitale britannique, le voyagiste Thomas Cook a bondi de 24,5% après l'annonce du rachat par Fosun International de 5% de son capital. Le conglomérat chinois poursuit ainsi son implantation dans le secteur du tourisme en Europe après avoir remporté le mois dernier la bataille pour le contrôle du français Club Med.
A Paris, Carrefour (PARIS:CARR) (+2,27%) est en tête des hausses du CAC 40, des analystes ayant relevé leurs objectifs de cours du titre au lendemain de la publication de résultats 2014 bien accueillis par les marchés.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street était orientée à la baisse, les investisseurs craignant sûrement que les bons chiffres de l'emploi n'encouragent la Fed à relever ses taux d'intérêt dès le mois de juin.
Après la publication de cet indicateur très attendu, le dollar a progressé de 1% par rapport à un panier de devises de référence, faisant chuter l'euro sous la barre de 1,09 dollar pour la première fois depuis septembre 2003.
La publication des chiffres américains de l'emploi précède de peu la prochaine réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine, programmée les 17 et 18 mars.
"Nous estimons que l'économie est dans un état qui permet à la Fed de commencer à normaliser sa politique monétaire", a dit Sam Bullard, économiste à Wells Fargo Securities. "Nous pensons qu'elle (la Fed) est sur la voie d'un changement des taux en juin."
Le fait que la Fed se rapproche d'une hausse des taux à l'heure où la BCE prend le chemin inverse avec l'imminence du lancement d'un programme de rachat massif de dette a creusé l'écart de rendement ("spread") entre les Bunds allemands et les Treasuries américains.
Toujours sur le front de la dette, les rendements des obligations des pays à la périphérie de la zone euro ont touché des plus bas historiques.
(Patrick Vignal pour le service français, avec Blaise Robinson) 2015-03-06T171136Z_1007120001_LYNXMPEB250SJ_RTROPTP_1_OFRBS-MARCHES-SYNTHESE-4.JPG