Après une perte de 2,17% la veille, la Bourse de Paris a continué à céder du terrain jeudi (-0,34%) dans un marché nerveux, préoccupé par la situation dans la zone euro et qui a évolué sans direction, choisissant de prendre ses bénéfices en fin de séance.
A la clôture, l'indice vedette a cédé 10,32 points pour s'inscrire à 3.064,84 points dans un volume d'échanges de tout juste 3 milliards d'euros.
A Londres, le Footsie a perdu 0,29% alors que le Dax à Francfort a gagné 0,66%. L'Eurostoxx 50 a progressé de 0,20%.
A l'approche du 11 novembre, férié en France et qui va se traduire par une moindre activité sur le marché actions, les investisseurs ont tendance à solder des positions et à vendre dans la crainte de mauvaises surprises lundi, a indiqué Yann Azuelos, vendeur d'actions chez Meeschaert Gestion privée.
Ces prises de profits interviennent à l'issue d'une séance en dents de scie, le marché ayant évolué au rythme des perceptions sur l'évolution de la situation dans la zone euro notamment sur celle de l'Italie.
Sur le plan politique, l'horizon s'éclaircit pour l'Italie et la Grèce qui ont tous deux confirmé la formation imminente de gouvernements d'union nationale. Sur le marché obligataire, les taux à 10 ans italiens se sont d'ailleurs détendus et sont repassés sous les 7%.
Les investisseurs ont été également rassurés par le fait que le Trésor italien a réussi, malgré le bond des taux à un an à plus de 6% contre 3,5% il y a un mois, à lever 5 milliards d'euros.
Mais tout est très fragile et les prochaines séances s'annoncent tout aussi tourmentées, souligne Yann Azuelos.
Le marché a été déçu selon lui par l'absence d'actions de la Banque centrale européenne (BCE) pour calmer le jeu sur le marché obligataire. "La BCE aurait pu intervenir lors de l'adjudication italienne pour éviter aux taux courts italiens d'atteindre les niveaux de 6% cela aurait permis de rassurer les marchés", a-t-il dit.
Sur le front des hausses, on note EADS qui a pris la tête du CAC 40 (+5,03% à 20,97 euros) le marché saluant la révision à la hausse de son objectif de résultat opérationnel pour 2011.
Bonne performance pour Teleperformance (+9,73% à 14,43 euros), le groupe ayant confirmé ses objectifs pour l'exercice 2011.
Natixis s'est inscrit dans le peloton de tête (+3,92% à 2,12 euros) bien que la banque envisage de revoir à la baisse son objectif de rentabilité. Mais la situation de ses fonds propres a satisfait les investisseurs. Exane fait état selon des sources de marché de "solvabilité forte" et reste à "surperformer" sur cette valeur.
Nexity qui avait fortement fléchi en début de semaine pénalisé par l'annonce de la fin du dispositif Scellier se redressait (+1,32% à 18,01 euros).
Carrefour a terminé en hausse (+0,83% à 19,39 euros) malgré l'annonce par Standard and Poor's d'un abaissement à "négative", contre "stable", de la perspective attachée à la note BBB+ de Carrefour.
Veolia qui a lancé un nouvel avertissement sur résultat a terminé dans le vert (+1,23% à 9,14 euros) après avoir chuté en début de séance.
Du côté des baisses, la plus notable est celle du constructeur de bateaux Beneteau (-7,61% à 8,29 euros) qui fait face à l'inquiétude des intervenants sur l'évolution du marché des bateaux de plaisance.
Air France-KLM qui a lancé un avertissement sur résultat a bien logiquement cédé 5,04% à 4,62 euros.
Crédit Agricole a perdu 4% à 4,18 euros après l'annonce de résultats lourdement affectés par une importante provision liée à une dépréciation de ses obligations grecques.