La Bourse de Paris a terminé en timide hausse mardi après l'accord européen atteint dans la nuit sur le plan d'aide aux banques espagnoles, qui est loin d'avoir répondu aux inquiétudes du marché sur la situation économique en zone euro.
L'indice CAC 40 a mis fin à quatre séances de baisse consécutives, prenant 0,59% à 3.175,41 points, dans un volume d'échanges modeste de 2,463 milliards d'euros.
Sur les autres places européennes, Francfort a pris 0,79%, Londres 0,65%. De son côté, l'Eurostoxx 50 a gagné 0,63%.
"L'accord européen sur les banques espagnoles a soutenu la tendance. Mais les investisseurs ont beaucoup de mal à dépasser le seuil des 3.200 points car la confiance est loin d'être revenue", relève Andrea Tueni, analyste chez Saxo Banque.
Les ministres des Finances des 17 pays de la zone euro ont mis au point, dans la nuit de lundi à mardi, un plan d'aide à l'Espagne qui devrait se traduire dès la fin du mois par un versement de 30 milliards d'euros.
Ils ont également donné leur accord pour que le pays soit autorisé à ne ramener son déficit public à 3% du produit intérieur brut qu'en 2014 au lieu de 2013.
Dans la foulée, les taux d'emprunt espagnols ont nettement reculé, tombant à 6,7%, contre 7% la veille sur l'échéance de référence à 10 ans.
"Les mesures annoncées lors de l'Eurogroupe n'ont en rien modifié notre point de vue. Nous restons persuadés que Madrid devra faire appel à l'aide internationale dans un futur assez proche", tempèrent les analystes de Capital Economics.
"Ce point de vue est partagé par de nombreux opérateurs et les incite à la prudence", souligne M. Tueni.
Sur le front macroéconomique, l'Italie a enregistré un rebond inattendu de sa production industrielle en mai sur un mois, signe positif après une chute plus importante que prévu en avril.
La Cour constitutionnelle allemande a débuté de son côté l'examen de plaintes visant à bloquer la ratification de deux grands dispositifs européens, le fonds de secours MES et le pacte budgétaire, sans qu'une décision ne soit attendue dans la journée.
Enfin, du côté des entreprises, le "chiffre d'affaires meilleur qu'attendu" du géant de l'aluminium Alcoa, qui a lancé la saison des résultats du deuxième trimestre aux Etats-Unis, "a été une bonne surprise pour des investisseurs, qui s'inquiètent de plus en plus des répercussions de la crise sur la santé des entreprises", même si au final cela a peu joué sur la tendance, note M. Tueni.
Les valeurs bancaires n'ont pas réussi à maintenir la cadence au cours de la séance, preuve que de nombreuses incertitudes restaient de mise après l'Eurogroupe. BNP Paribas a pris 1,11% à 29,51 euros et Société Générale 0,23% à 17,55 euros, mais Crédit Agricole a cédé 0,12% à 3,46 euros.
EDF (-0,44% à 16,87 euros) et GDF Suez (-1,06% à 17,81 euros) ont vécu une séance difficile, alors que le gouvernement a proposé lundi de limiter à 2% la hausse des tarifs réglementés du gaz et de l'électricité, afin de suivre l'inflation.
Par ailleurs, les analystes de la banque Credit Suisse ont abaissé leur recommandation de "surperformer" à "neutre" sur EDF et de "neutre" à "sous-performer" sur GDF Suez.
Areva a poursuivi sur sa lancée (+7,81% à 11,39 euros). "Le titre avait été dopé hier (lundi) par une note de la Société Générale et la reprise d'un projet nucléaire britannique", rappelle IG Markets.
En revanche, Ipsen a chuté de 11,37% à 17,70 euros après avoir annoncé que son partenaire américain, Inspiration Biopharmaceuticals, avait suspendu deux essais de phase III sur un traitement de l'hémophilie.
Sodexo a perdu 4,98% à 58,19 euros malgré un chiffre d'affaires en hausse de 10,5% sur les neuf premiers mois de son exercice décalé et la confirmation de ses objectifs annuels de croissance de ses ventes.
Le secteur parapétrolier a été à l'honneur. Technip a gagné 3,03% à 83,87 euros. Le groupe a remporté un contrat auprès de la société australienne d'exploration offshore Apache Energy. Hors CAC 40, CGG Veritas a pris 4,04% à 20,86 euros et Bourbon 4,31% à 19,47 euros.