La Bourse de Paris a privilégié la prudence vendredi et terminé à l'équilibre (+0,04%) en attendant la concrétisation d'un accord sur la dette américaine après une séance d'euphorie la veille.
L'indice CAC 40 a pris 1,87 point, ce qui lui a quand même permis de battre son record annuel à la clôture à 4.219,98 points, dans un volume d'échanges faible de 2,4 milliards d'euros. La veille, il s'était adjugé 2,21%.
Sur les places européennes, Francfort a gagné 0,45% et Londres 0,88%. Par ailleurs l'Eurostoxx a fini en légère hausse de 0,16%.
Après avoir ouvert en timide hausse, parvenant toutefois à franchir en séance un nouveau plus haut annuel (4.227,54 points), le marché n'a cessé d'hésiter sur la direction à prendre. L'ouverture en baisse à Wall Street, puis son retour dans le vert n'ont pas eu d'effet significatif à Paris.
La Bourse de Paris a connu une "séance de récupération, après une réaction un peu excessive hier du marché avec les prémices d'un accord potentiel aux États-Unis", a souligné Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque.
"Aujourd'hui, la séance a été beaucoup plus calme, l'indice reprenant son souffle après avoir réalisé qu'il n'y avait pas encore grand-chose de concret", a-t-il poursuivi.
"L’obsession actuelle sur le marché reste la crise budgétaire", selon lui. Vendredi, faute "d'en savoir plus", la place parisienne est "restée hésitante malgré une belle séance hier", a-t-il conclu.
Une lueur d'espoir est en effet apparue à Washington après dix jours de crise budgétaire et de paralysie générale alors que des discussions "productives" se poursuivent entre la Maison-Blanche et les responsables républicains pour tenter d'éviter un défaut de paiement.
Les républicains ont proposé jeudi à Barack Obama un relèvement temporaire de la limite de la dette jusqu'au 22 novembre pour écarter le risque d'un défaut de paiement, mais sans inclure de mesure rouvrant entièrement l’État fédéral, paralysé depuis le 1er octobre.
Côté indicateur, l'indice du moral des ménages américains de l'Université du Michigan a reculé en octobre, mais "marginalement (...) en dépit de la crise de la dette", a souligné dans une note Rob Carnell, du bancassureur ING. Ces chiffres n'ont pas pour autant eu beaucoup d'influence sur la cote, car "ils étaient en ligne avec les attentes", a noté M. Tuéni.
Les investisseurs ont par ailleurs pu enfin en savoir plus sur la santé du secteur bancaire aux États-Unis. La banque JPMorgan Chase est tombée dans le rouge au troisième trimestre mais elle a malgré tout dépassé les attentes du marché. De son côté, la banque Wells Fargo a publié des bénéfices supérieurs aux attentes pour le troisième trimestre.
Parmi les valeurs à la Bourse de Paris, Accor a profité (+1,89% à 32,27 euros) d'un relèvement de recommandation par Citigroup.
Vivendi a perdu 0,30% à 18,09 euros. La justice américaine a débloqué la vente de la plus grosse partie des actions détenues par le groupe français dans sa filiale de jeux vidéo Activision Blizzard.
CNP Assurances a reculé de 1,26% à 13,36 euros. BPCE, qui coiffe les Caisses d'Epargne et les Banques populaires, et sa filiale Natixis envisagent de ne plus distribuer les contrats d'assurance-vie de l'assureur, selon Les Echos.
Carrefour a perdu 0,64% à 26,51 euros. Le groupe se lance dans la vente en ligne de livres numériques avec une plateforme internet de téléchargement d'ouvrages, et en commercialisant sa propre liseuse.
Air France-KLM (-0,34% à 7,56 euros), principal actionnaire d'Alitalia, laissait à ce stade planer le mystère sur ses intentions alors que le conseil d'administration de la compagnie aérienne italienne devait examiner vendredi un nouveau plan de sauvetage prévoyant une re-nationalisation partielle.
Casino (-0,45% à 78,92 euros) n'a pas profité pas d'un relèvement de recommandation par JPMorgan Cazenove.
Alstom s'est replié (1,84% à 25,05 euros) après un abaissement de recommandation par Natixis.
Enfin, Archos a progressé de 4,21% à 3,96 euros après avoir renoué avec une croissance modeste au troisième trimestre qu'il espère voir s'intensifier au quatrième.