La Bourse de Paris a terminé jeudi en baisse (-0,88%), pénalisée par le secteur bancaire à la peine alors que le Portugal s'enfonce dans la crise et que la nouvelle facture pour renflouer les banques irlandaises devrait être salée.
Après six séances consécutives à la hausse, le CAC 40 a cédé 35,26 points pour repasser sous le seuil des 4.000 points à 3.989,18 points dans un volume d'échanges de nouveau peu nourri de 3,484 milliards d'euros.
Même hésitation sur les autres places européennes. Francfort a reculé de 0,23%, Londres de 0,67% et l'Eurostoxx 50 de 0,87%.
"Les mauvaises nouvelles qui s'accumulent au Portugal ont ravivé les inquiétudes des investisseurs", a résumé Guillaume Garabédian, gérant d'actions de Meeschaert.
Le déficit public du Portugal s'est établi en 2010 à 8,6% du PIB, nettement au-dessus de l'objectif de 7,3% auquel s'était engagé le gouvernement auprès des instances européennes.
Cette contre-performance a accru la pression sur les taux obligataires portugais, qui ont une nouvelle fois atteint des plus hauts historiques depuis la création de la monnaie européenne.
D'autant que le gouvernement démissionnaire a estimé ne pas avoir de "légitimité" pour négocier une aide extérieure, alors que Lisbonne est sous la pression croissante des marchés financiers.
L'Irlande a aussi joué sur le moral des opérateurs. Après la clôture, sa Banque centrale a annoncé que le sauvetage des banques de l'île nécessitait 24 milliards d'euros supplémentaires, un montant auquel s'attendait le marché mais qui s'avère tout de même "très élevé", d'après plusieurs analystes.
Toutefois, "il n'y a pas de mouvement de panique, la bonne tenue de l'euro (qui se maintient autour des 1,42 dollar, NDLR) le montre, a tempéré M. Garabédian.
La crise de la dette en zone euro est plutôt "un prétexte qui sert au marché à reprendre son souffle après sa récente progression", a-t-il ajouté.
Les statistiques américaines ont été reléguées au second plan. Les nouvelles inscriptions au chômage ont affiché une troisième semaine consécutive de baisse aux Etats-Unis, et les investisseurs attendent désormais vendredi le rapport officiel sur l'emploi. Quant à l'activité économique dans la région de Chicago, elle est restée marquée en mars même si elle a légèrement décéléré.
Du côté des valeurs, les financières qui représentent environ 20% de l'indice, ont lourdement pesé sur la cote dans le sillage des crises irlandaise et portugaise. D'autant que l'Anglo Irish Bank --déjà totalement nationalisée-- a annoncé avoir perdu 17,7 milliards en 2010, un gouffre aux frais des contribuables. Crédit Agricole a signé le plus fort recul de la cote (-3,58% à 11,58 euros) suivi de près par Société Générale (-3,43% à 45,85 euros) et BNP Paribas (-3,17% à 51,61 euros).
StMicroelectronics a reculé de 2,45% à 8,74 euros alors que le Fonds stratégique d'investissement (FSI) a finalisé le rachat des 10,9% du fabricant de composants électroniques jusqu'ici détenus par Areva.
Carrefour a cédé 1,70% à 31,24 euros alors que son franchisé Coop Atlantique s'apprêtait à quitter le numéro deux mondial de la distribution pour rejoindre le groupement Système U, selon le site internet du magazine spécialisé LSA.
Technip a gagné 0,63% à 75,25 euros. Le groupe va fournir la technologie pour le développement d'un important projet d'éthylène au Mexique.
Areva a été suspendue à la Bourse de Paris, "à la demande de la société" qui a lancé la transformation de ses certificats d'investissements en actions ordinaires. La reprise de la cote interviendra vendredi, selon NYSE Euronext.
Vranken-Pommery Monopole a fini en baisse de 2,13% à 35 euros, après la publication de résultats jugés décevants par le marché qui s'interroge sur la stratégie du groupe.