La Bourse de Paris a terminé lundi à l'équilibre, le CAC 40 s'inscrivant à 3.430,93 points au terme d'une séance marquée par la fébrilité et qui a calqué son évolution sur celle de l'euro.
L'indice vedette a gagné 0,19 point dans un volume d'échanges de 3,225 milliards d'euros, moins important que les jours précédents en raison du lundi de Pentecôte, férié en France.
Mais les volumes n'ont pas été aussi faibles qu'on aurait pu le croire, a relevé Fabrice Cousté, responsable de l'équipe dérivés chez B*Capital (groupe BNP Paribas) alors que la Bourse de Paris a connu une nouvelle séance de montagnes russes.
Malgré un début de séance en forte hausse, grâce aux valeurs financières, le marché parisien a rapidement été rattrapé par les inquiétudes sur la zone euro et a basculé dans le rouge en fin de matinée.
"Ce qui donne le +la+ sur les marchés, c'est le baromètre euro/dollar qui est le reflet d'une grande fébrilité des opérateurs et d'une incertitude sur le devenir de la zone euro", a indiqué M. Cousté.
Le marché parisien a évolué au gré des humeurs de l'euro, qui était bien au-dessus de 1,25 dollar dans la matinée avant de rechuter sous 1,24 dollar.
L'annonce du sauvetage d'une caisse d'épargne, qui a été placée samedi sous la tutelle de la Banque d'Espagne, a pesé sur la monnaie européenne.
Cette opération pourrait coûter jusqu'à 2,7 milliards d'euros, selon la presse espagnole, et survient sur fond de doutes sur la capacité de Madrid à redresser ses finances.
Toutefois, la publication dans l'après-midi d'un indicateur immobilier meilleur que prévu aux Etats-Unis a quelque peu rassuré les investisseurs.
Les ventes de logements anciens ont progressé plus que prévu aux Etats-Unis en avril, avec une hausse de 7,6% par rapport à mars, "ce qui participe d'une amélioration continue de la macroéconomie outre-Atlantique", a souligné le responsable, alors que les deux piliers de la croissance américaine sont la consommation, encore convalescente, et l'immobilier, d'où est partie la crise.
Ecartelés entre cette bonne nouvelle macroéconomique et les craintes persistantes sur la zone euro, les investisseurs n'ont pas opté pour un secteur en particulier et aucune valeur ne s'est distinguée au cours de la séance.
"Le marché est extrêmement technique", a fait valoir M. Cousté. "Les investisseurs se demandent s'il s'agit d'une simple correction ou d'une franche séance de baisse du marché" sur le plus long terme.
Ainsi, les observateurs n'ont pas assisté au classique arbitrage entre valeurs cycliques (banque, matières premières, automobile...) et défensives (consommation, santé...).
Dans le secteur financier, Crédit Agricole a ainsi avancé de 0,89% à 9,39 euros tandis que le titre de l'assureur Axa a perdu 1,19% à 12,86 euros.
Même chose pour les valeurs défensives, moins sensibles à la conjoncture: PPR (+2,24% à 92,74 euros) a fini en tête du CAC 40 tandis que GDF Suez a reculé de 1,05% à 24,89 euros.
Hors CAC 40, le titre Technicolor (ex-Thomson) a bondi de 8,29% à 0,601 euro, après une augmentation de capital du groupe de près de 348 millions d'euros, qui va lui permettre de réduire sa dette de moitié.
Les autres grandes places européennes ont terminé en ordre dispersé: Francfort a perdu 0,40%, l'Eurostoxx 50 0,62% tandis que Londres a gagné 0,13%.