La Bourse de Paris a terminé lundi en forte baisse (-1,64%), inquiète de la solvabilité du Portugal et affaiblie par le repli des valeurs du secteur bancaire.
L'indice vedette a reculé de 63,55 points à 3.802,03 points dans un volume d'échanges de 3,210 milliards d'euros. La semaine passée, il avait gagné 1,60%.
Sur les autres places en Europe, Francfort a lâché 1,31% et Londres 0,47%. De son côté, l'Eurostoxx 50 a cédé 1,69%.
La Bourse de Paris a été affectée par de nouvelles rumeurs sur la situation du Portugal, "qui ont suffi à faire revenir la volatilité sur les marchés", a indiqué Jean-Philippe Muge, gérant d'actions chez Swiss Life Gestion Privée.
La rumeur a couru ce week-end que Lisbonne devrait avoir recours à l'aide européenne, comme l'y inciteraient la France et l'Allemagne.
Bien que démenties par ces derniers ainsi que par la Commission européenne, ces informations ont pesé sur le marché de la dette ainsi sur les valeurs financières, bien souvent touchées par les craintes sur la solvabilité des Etats.
Ces rumeurs sont survenues alors que le Portugal et l'Espagne doivent emprunter sur le marché obligataire cette semaine, des opérations qui auront valeur de test pour les investisseurs.
"Les marchés vont surveiller si la demande est bien au rendez-vous et quels seront les taux demandés lors de ces émissions", a souligné M. Muge.
Ce retour de craintes survient juste avant la lancement de la saison des résultats aux Etats-Unis avec Alcoa ce soir, un temps fort pour les marchés.
Le secteur bancaire a particulièrement souffert des incertitudes sur la dette. Société Générale a perdu 3,79% à 39,33 euros, BNP Paribas 2,86% à 47,32 euros et Axa 3,40% à 12,75 euros.
Autre élément qui a pesé sur ces valeurs: un article du Financial Times a révélé la teneur d'un rapport européen selon lequel le Crédit Agricole devrait être la grande banque européenne la plus touchée par les nouvelles taxes bancaires en Europe, qui lui coûteront jusqu'à 24% de son résultat imposable. Le titre de la banque a perdu 2,90% à 9,39 euros.
Publicis a reculé de 2,83% à 37,38 euros après plusieurs abaissements de recommandation: Deutsche Bank invite désormais à conserver le titre et non plus l'acheter tandis que Morgan Stanley l'a placé à "sous-performer".
Alstom a cédé 2,18% à 35 euros alors que l'office britannique de lutte contre la délinquance soupçonne le groupe d'avoir payé près de cent millions d'euros de pots-de-vin à partir de ses succursales britanniques, selon le Times.
Parmi les rares valeurs qui ont tiré leur épingle du jeu, Renault a gagné 0,53% à 47,50 euros. Le groupe automobile a battu son record absolu de ventes de véhicules dans le monde en 2010 et vise cette année une nouvelle croissance à l'international. Il a vendu 2,6 millions de véhicules dans le monde, toutes marques confondues soit un bond de 14% en un an.
EADS a de son côté résisté grâce au repli de l'euro qui évolue sous 1,30 dollar. Son titre a grignoté 0,05% à 19,16 euros.
Hors CAC 40, Fimalac a avancé de 0,29% à 32,09 euros, le groupe Accor a confirmé être en discussions avec la holding pour lui céder les 49% de Groupe Lucien Barrière qu'il détient. Aucun montant officiel n'a été fourni.
Enfin, les équipementiers automobiles ont été à la fête grâce à une note d'Exane BNP Paribas qui a relevé sa recommandation sur Valeo (+4,65% à 46,31 euros) et Faurecia (+1,16% à 24,78 euros) à "surperformer".