Les autorités chinoises ont dévoilé vendredi leur projet pour la future zone franche de Shanghai (ZFS), laboratoire des réformes économiques du régime, deux jours avant la date prévue pour son lancement.
La Chine autorisera dans cette zone de 29 km2, à titre expérimental, la libre convertibilité du yuan sur les comptes de capitaux ainsi que des échanges transfrontaliers de sa devise, et y testera une libéralisation des taux d'intérêts, selon un projet officiel du conseil des affaires de l’État (gouvernement).
Le renminbi (la monnaie chinoise) n'est actuellement pas convertible pour les comptes en capitaux dans le pays, le gouvernement chinois se méfiant des flux spéculatifs et maintenant un contrôle étroit sur ces mouvements.
Les restrictions sur les investissements étrangers seront également assouplies dans la ZFS, où les règles régissant les activités des firmes étrangères et de leurs coentreprises avec des sociétés chinoises seront "temporairement ajustées" pour 3 ans, à partir du 1er octobre, ajoute le plan -- relativement conforme avec l'ébauche consultée début septembre par l'AFP.
La zone franche "devrait être le champ d'expérimentation pour promouvoir les réformes, poursuivre l'ouverture de l'économie, ainsi que pour éprouver des expériences qui pourront être dupliquées" ailleurs dans le pays, a souligné le conseil.
Le document ne fait cependant aucune mention d'un possible assouplissement de la censure de l'internet au sein de la ZFS, comme l'avaient évoqué en début de semaine des sources interrogées par le quotidien hongkongais South China Morning Post.
Le Quotidien du Peuple, porte-voix du Parti communiste chinois, a démenti vendredi cette perspective dans un commentaire.
"La Chine ne mettra pas en place une +concession politique+" sur internet", a assuré le journal en référence aux concessions obtenues par des puissances étrangères à partir du milieu du 19e siècle dans ce qui est aujourd'hui la capitale économique de la Chine.
Selon le projet officiel publié vendredi, la Chine assouplira ses réglementations sur les échanges commerciaux, ainsi que dans 18 autres secteurs de services, allant de la finance au fret maritime, en passant par l'industrie culturelle.
Les institutions financières internationales seront ainsi autorisées à y établir des banques à capitaux strictement étrangers, ou des co-entreprises à capitaux privés, tandis que les établissement chinois pourront mener dans la ZFS des opérations offshore.
En revanche, le projet définitif ne contient pas une des propositions de l'ébauche consultée par l'AFP, qui visait à autoriser des maisons d'enchères à capitaux étrangers ou en coentreprise à réaliser des ventes d'antiquités dans la zone.