PEKIN (Reuters) - Les entreprises chinoises ont enregistré au quatrième trimestre une hausse de leurs bénéfices tout en augmentant leurs effectifs, mais les perspectives pour 2017 sont incertaines car les flux de trésorerie continuent de se dégrader et les stocks ont atteint des niveaux record, montre mercredi une enquête de l'institut privé China Beige Book International (CBB).
La distribution a été le secteur le plus dynamique sur les trois derniers mois de l'année du point de vue du chiffres d'affaires et des profits, précise cette enquête menée auprès de plus de 3.300 entreprises, qui note toutefois que la faiblesse des investissements.
Le secteur manufacturier a lui aussi bénéficié d'une embellie, 54% des entreprises y faisant état d'une hausse du chiffre d'affaires, ajoute l'étude.
Elle explique cependant qu'en dépit de l'amélioration des chiffres d'affaires et des bénéfices, les flux de trésorerie se sont encore détériorés en raison de la multiplication des retards de paiements dans la quasi-totalité des secteurs.
"La détérioration continue des cash-flows montre que la guerre pour la santé des entreprises n'a pas encore été gagnée et que l'économie reste en terrain risqué", écrivent les co-auteurs de l'étude, Leland Miller et Derek Scissors.
"La hausse des bénéfices et la baisse des cash-flows ne peuvent coexister que sur une courte période. L'un des deux devra s'effacer en 2017."
Les autorités chinoises ont annoncé mardi que les bénéfices des entreprises industrielles avaient enregistré en novembre leur plus forte hausse en trois mois, mais certains observateurs se demandent si cette amélioration n'est pas due davantage à la spéculation sur les prix qu'à la croissance de la demande.
L'enquête de CBB montre aussi que les entreprises ont continué de recruter au quatrième trimestre, 43% des sociétés interrogés ayant augmenté leurs effectifs, contre 30% seulement il y a un an.
Les emprunts bancaires, eux, ont atteint leur plus haut niveau depuis la mi-2013, ce qui incite CBB à supposer que les entreprises pourraient compenser par le recours à l'emprunt la dégradation des flux de trésorerie.
(Elias Glenn; Marc Angrand pour le service français)