Investing.com - Depuis la réélection du président Erdoğan, la paire ne connaît qu'une seule direction : la descente. Cela n'a pas changé après que le président a changé ses conseillers économiques actuels et nommé Mehmet Simsek comme nouveau ministre des Finances.
Au cours des dernières années, les gouverneurs de la banque centrale turque ont changé à plusieurs reprises jusqu'à ce que le président trouve en Sahap Kavcioglu quelqu'un qui le suive dans son approche de lutte contre l'inflation avec des taux d'intérêt bas.
Sur la base de cette politique, la lire n'a cessé de se déprécier tandis que l'inflation augmentait. Les partisans avancent comme argument le fait que le ratio dette/PIB ne cesse de diminuer tandis que les exportations augmentent, ce qui plaide tous deux en faveur d'une relance de l'économie. A cela s'ajoute le fait que la Turquie se détache de plus en plus du dollar, car les transactions commerciales avec la Russie et la Chine se font de plus en plus en roubles et en yuans.
Le dernier décret publié dans le journal officiel turc indique que le gouverneur de la banque centrale Sahap Kavcioglu n'occupera plus ce poste, les réserves de devises du pays ayant été presque entièrement épuisées dans le cadre de la politique monétaire adoptée.
C'est la première fois qu'une femme, Hafize Gaye Erkan, prend sa place. Elle a une carrière bancaire qui l'a menée de Goldman Sachs (NYSE :) à la co-direction générale de First Republic Bank (OTC :).
Cette dernière semble avoir tellement choqué le marché que la lire turque est directement tombée à un nouveau plus bas historique. En effet, l'espoir de voir l'approche de la politique monétaire changer et les taux d'intérêt augmenter a été anéanti par le fait que le choix d'Erdoğan pour occuper ce poste s'est porté sur le dirigeant d'une banque en faillite.
On peut se demander pourquoi Erdoğan a choisi de repourvoir le poste de directeur de la CBRT, car avant que Kavcioglu ne prenne ses fonctions en mars 2021 et ne réduise les taux d'intérêt de 19 pour cent à 8,5 pour cent sur ordre du président, plusieurs changements de direction ont eu lieu. Les prédécesseurs de Kavcioglu ont eu le tort de ne pas vouloir suivre les idées du président en matière de politique monétaire.
Il est possible que Kavcioglu ait lui aussi atteint les limites de ce qu'il peut défendre. On peut douter qu'Erkan dispose d'une marge de manœuvre suffisante pour augmenter les taux d'intérêt et faire entrer l'économie en récession. Nick Stadtmiller, responsable du développement des produits chez Medley Global Advisors, estime même qu'Erkan ne tiendra pas deux mois à ce poste.
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