Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, a prévenu samedi que la modernisation engagée du réseau ferré français pourrait aboutir à des retards de trains "pendant quelques années".
"Ce qui se passe en France, c'est que pendant une certaine période on a privilégié le TGV en laissant vieillir le réseau classique", a déclaré M. Pepy, lors d'un débat dans le cadre des "Rencontres économiques" d'Aix-en-Provence.
"Cette politique aboutit au résultat qu'on a un réseau classique qui n'est plus en l'état", a-t-il poursuivi.
Face au vieillissement du réseau, un plan de rénovation a été engagé, "qui va durer encore 4 ou 5 ans, et qui représente 13 milliards d'euros".
"On fait face à des travaux, il y a 1.000 chantiers l'année prochaine sur le réseau ferroviaire", a-t-il indiqué.
"Dire qu'on fera une meilleure régularité avec 1.000 chantiers, ce ne serait pas sincère, donc on va avoir quelques années difficiles mais pour la bonne cause, c'est la rénovation du réseau existant qui en a bien besoin", a jugé le président de la SNCF.
Guillaume Pepy a par ailleurs prévenu que certains projets, comme le TGV Lyon-Turin, se ferait "à l'échelle d'une génération".
Le creusement de l'ouvrage principal doit démarrer en 2013 pour une mise en service théorique vers 2023.
"Le Lyon-Turin, ça ne sert à rien de raconter que ce sera fait dans 10 ans, c'est une affaire de génération", a dit M. Pepy, citant aussi l'exemple du TGV des métropoles le long de la Côte d'Azur.
"En revanche, il y a des besoins urgents de rénovation du réseau classique, comme les RER en Ile-de-France, utilisés par des millions de gens: cela ne peut pas attendre une génération ni même six mois ou un an", a-t-il jugé.