NEW YORK (Reuters) - Wall Street a fini en hausse jeudi, aidée par le rebond des cours du pétrole qui a soutenu le compartiment de l'énergie et portée par l'espoir de bonnes surprises sur le front des résultats de sociétés.
L'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs a gagné 56,22 points ou 0,31% à 17.958,73 et le Standard & Poor's, plus large, a pris 9,28 points, soit 0,44%, à 2.091,18.
Le Nasdaq Composite, à forte pondération technologique, a avancé de 23,74 points (0,48%) à 4.974,57.
Longtemps indécise, la tendance ne s'est dessinée qu'en fin de séance mais le mouvement a été assez net avec huit des dix grands indices sectoriels S&P qui ont fini dans le vert.
En tête de classement, le compartiment de l'énergie a gagné 1,53% après le rebond de 3,8% du Brent, qui avait chuté de 6% la veille. ConocoPhilips en particulier s'est distingué avec un gain de 3,37%.
General Electric (NYSE:GE) a également soutenu la cote avec une hausse de 2,88% en réaction à des informations selon lesquelles le groupe s'apprête à céder son portefeuille immobilier à Blackstone Group et Wells Fargo.
Le S&P-500 n'est qu'à 1,3% de sa clôture record mais le marché est resté dépourvu d'orientation une bonne partie de la séance, ne sachant comment interpréter la hausse moins forte qu'attendu des inscriptions au chômage la semaine dernière et déçu par le début de la saison des résultats.
Le département du Travail a fait état de 281.000 nouvelles inscriptions au chômage la semaine dernière, contre 267.000 la semaine précédente, mais c'est moins que ce que craignaient les économistes et leur moyenne mobile sur quatre semaines est tombée à son plus bas niveau en près de 15 ans, suggérant que le brusque ralentissement des créations d'emplois en mars pourrait n'être que temporaire.
Le marché hésite sur l'interprétation des indicateurs économiques qui tombent actuellement : des chiffres vigoureux iraient dans le sens d'un relèvement rapide des taux d'intérêt de la Réserve fédérale mais à l'inverse l'accumulation de statistiques décevantes pourrait signifier que le ralentissement économique observé au premier trimestre n'était pas qu'un accident dû aux conditions climatiques.
Les investisseurs attendent aussi qu'une tendance se dégage des publications de résultats qui viennent tout juste de commencer pour le premier trimestre.
Alcoa (NYSE:AA), qui a ouvert le bal après la clôture mercredi, a perdu 3,37% à 13,21 dollars, son chiffre d'affaires étant ressorti inférieur aux estimations des analystes.
Le distributeur Bed Bath & Beyand, qui n'a pas non plus atteint le consensus, a été sanctionné encore plus durement (-5,43%).
LA SPÉCULATION REPREND SUR ALTERA
Jim McDonald, chez Northern trust Asset Management à Chicago, nuance toutefois la portée de ces premiers résultats. "Ce serait vraiment inquiétant si cela traduisait une récession économique, ce qui n'est pas le cas", dit-il. "Les anticipations ont été tellement revues en baisse qu'on se positionne plutôt pour de bonnes surprises."
De fait, les résultats des entreprises du S&P 500 sont attendus en baisse de 2,8% au premier trimestre par rapport aux trois premiers mois de 2014, ce qui en ferait le pire trimestre depuis le troisième trimestre de 2009, encore marqué par les séquelles de la crise financière, montrent des données de Thomson Reuters.
Les analystes, qui au 1er janvier attendaient en moyenne une hausse de 5,3%, ont réduit leurs estimations en grande partie à cause de la hausse du dollar. Celle-ci s'est poursuivie jeudi avec le billet vert qui a atteint un pic de trois semaines face à l'euro, son indice face à un panier de devises s'octroyant plus de 1%.
Sur le Nasdaq, le fabricant de puces Altera a connu un parcours heurté alors qu'Intel (NASDAQ:INTC) a renoncé à le racheter faute d'accord sur sa valorisation. Le titre, d'abord en baisse de 8%, a finalement profité de nouvelles spéculations d'OPA pour finir sur un gain de 3,17% à 43,33 dollars.
Le laboratoire Mylan (NASDAQ:MYL) a encore pris 2,54%, au lendemain d'un bond de 14,8%, son OPA annoncée la veille sur Perrigo ayant relancé les spéculations de fusion dans le compartiment de la pharmacie.
La chaîne de pharmacies Walgreen a gagné 5,63% à 92,62 dollars en réaction à des résultats meilleurs que prévu accompagnés de l'annonce d'un plan de restructuration.
Quelque 5,78 milliards de titres ont changé de mains selon les données de BATS, à comparer à une moyenne de 6,25 milliards depuis le début du mois.
(Ryan Vlastelica et Tanya Agrawal, Véronique Tison pour le service français)