La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a appelé les Européens à "se retrousser les manches" face à la nouvelle crise déclenchée par l'appel du Portugal à l'aide financière de la zone euro, dans un entretien accordé jeudi soir à l'AFP.
Interrogée sur le message qu'elle entendait adresser à ses partenaires européens à la veille d'une réunion informelle des ministres des Finances de l'UE, vendredi et samedi à Budapest, Mme Lagarde a répondu: "Que nous nous retroussions les manches et que nous nous mettions au travail".
"Nous avons demandé au Portugal des réformes structurelles dont on n'a pas vu beaucoup la couleur", a-t-elle déploré, estimant que "c'est le moment" pour Lisbonne de les présenter.
Selon Mme Lagarde, il est en revanche "prématuré de vouloir chiffrer" l'aide financière qui doit être apportée au Portugal, Lisbonne tout comme la Commission européenne devant présenter au préalable une "estimation du plan de soutien nécessaire pour assurer la soutenabilité de la dette portugaise".
"C'est un plateau à deux balances, d'une part un soutien apporté par le Fonds monétaire international et l'Europe, et d'autre part des engagements du Portugal sous contrôle du FMI, de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne", a-t-elle insisté.
Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, avait évoqué fin mars un montant de 75 milliards d'euros pour une éventuelle aide européenne au Portugal.
Christine Lagarde a par ailleurs exclu jeudi l'hypothèse d'une contagion de la crise de la dette portugaise à d'autres pays européens et particulièrement à l'Espagne. "Ma réponse est un non catégorique" au regard des "programmes mis en place par l'Espagne", a-t-elle souligné.
De la même manière, Mme Lagarde a assuré qu'une restructuration de la dette grecque n'était "ni au programme" de la réunion de Budapest, "ni envisagée". "Il n'est absolument pas question de restructurer la dette grecque", a-t-elle insisté.