L'Allemagne renonce à s'équiper de drones Euro Hawks, un programme de plus d'un milliard d'euros, faute de certification des autorités aériennes européennes, a-t-on appris mardi auprès du ministère de la Défense.
"Nous n'avons aucun espoir que l'appareil de reconnaissance obtienne la certification", a-t-on indiqué au ministère. L'Allemagne a déjà dépensé 508 millions d'euros pour un prototype d'Euro Hawk, version du Global Hawk américain de Northrop Grumman reconfigurée par le groupe de défense européen EADS, et devait dépenser 500 millions de plus pour quatre autres appareils.
Berlin a aussi dépensé 40 millions d'euros pour moderniser la base aérienne de Jagel (nord), qui devait accueillir ces drones.
L'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) a fait savoir qu'elle ne certifierait ces appareils que pour des survols de zones désertes, qu'il s'agisse de la banquise ou des océans, faute d'un système anti-collision qui protégerait les avions de ligne, selon des informations de presse allemande concordantes.
"L'appareil n'est pas certifiable sans des dépenses considérables", a-t-on expliqué au ministère.
A l'été 2011, avec un an de retard, un prototype Euro Hawk, énorme engin aveugle de la taille d'un avion, a été accueilli sur la base de Machning près de Munich (sud). Jusqu'à la fin 2012, cet appareil a été équipé par la Bundeswehr et EADS, qui devaient le préparer à obtenir la certification de vol.
Selon la presse allemande Northrop Grumann ne voulait pas fournir la documentation technique nécessaire à la certification.
L'Allemagne est en discussion avec Israël pour acheter des drones Heron TP, mais le ministre de la Défense Thomas de Maizière a indiqué que tout achat était reporté au-delà des législatives du 22 septembre, selon le magazine Der Spiegel.
Et Les Etats-Unis devraient signifier prochainement leur accord de principe pour la vente de drones Reaper à l'Allemagne, selon l'hebdomadaire.