Le déficit commercial de la France s'est creusé en juillet, en raison d'une vive progression des importations, alors que la hausse des échanges témoigne de la reprise du commerce mondial.
Le déficit commercial français a atteint 4,180 milliards d'euros contre 3,718 milliards le mois précédent, en données corrigées des variations saisonnières, ont indiqué mercredi les Douanes.
"La hausse de l’ensemble des échanges témoigne de la remontée en puissance du commerce international", fait remarquer Alexander Law, économiste chez Xerfi, en dépit de ce nouveau creusement du déficit.
De son côté, l'Allemagne a dégagé en juillet un excédent commercial de 13,5 milliards d'euros, conforme aux attentes, exportations et importations continuant à afficher des taux de croissance très nets par rapport à l'an dernier.
En France, les exportations s'élèvent en juillet à 33,7 milliards d'euros, contre 33 milliards le mois précédent. Sur le mois, elles ont progressé vers l'Union européenne mais se sont tassées vers l'Asie et l'Amérique, a précisé le ministère des Finances sur son site internet.
Le tassement des exportations navales n'a pas suffi à enrayer la reprise des exportations industrielles, notamment portées par le dynamisme des ventes de matériel électrique, électronique et informatique, de produits pharmaceutiques et de produits pétroliers raffinés, poursuit le ministère.
"Le redressement de l’investissement se poursuit en Europe après deux années d’une longue purge", note Alexander Law. "En revanche, la descente aux enfers se poursuit pour notre industrie automobile", ajoute-t-il, pointant un "tassement des échanges" dans ce secteur sous l'effet de la disparition des primes à la casse.
Les importations ont plus vivement progressé que les exportations, s'élevant en juillet à 37,8 milliards d'euros contre 36,7 milliards le mois précédent.
Alors que les importations d'hydrocarbures naturels ont effacé leur repli de juin, les achats industriels ont poursuivi leur progression, précise le ministère.
"Comme ailleurs en Europe, les chefs d’entreprise sont quelque peu repartis à l’offensive", commente Alexander Law, tout en soulignant "l’importance des grands contrats dans la structure du commerce extérieur de la France".
Les importations se sont stabilisées depuis l'Union européenne, mais ont bondi depuis l'Amérique (les yachts, l'aéronautique), l'Afrique et le Proche et Moyen-Orient (les hydrocarbures naturels) et l'Asie (les porte-conteneurs, l'habillement et l'électronique).
Sur les douze derniers mois, le déficit commercial français cumulé s'établit désormais à 46,6 milliards d'euros.