Le groupe Publicis a annoncé jeudi un bénéfice net record en 2011 et indiqué aborder 2012 "avec une belle dose de confiance", en dépit des incertitudes, alors qu'il doit se préparer à un possible rachat de la participation détenue par son partenaire japonais Dentsu dans son capital.
"Nous sommes extrêmement satisfaits, c'est une très belle performance", s'est félicité le président du directoire Maurice Lévy, dans un communiqué.
A 10H40, le titre était stable à -0,06%, à 39,75 euros, dans un marché en petite progression de 0,80%.
Le bénéfice net du numéro trois mondial de la publicité a atteint l'an dernier 600 millions d'euros, en hausse de 14% sur un an. M. Levy a souligné les "deux records" établis en 2011 par le groupe en termes de bénéfice net, mais aussi de flux de trésorerie libre, avec 704 millions d'euros.
Le chiffre d'affaires annuel du groupe s'affiche quant à lui à 5,816 milliards d'euros, en progression de 7,3% sur un an.
La marge opérationnelle s'est établie à 931 millions d'euros (+8,8%) et atteint ainsi 16% de l'activité totale du groupe.
"La marge s'était dégradée au premier semestre, ce qui avait suscité de l'alarmisme, mais nous dégageons finalement une marge bien supérieure à nos meilleures attentes. C'est un peu inattendu, mais cela est dû notamment au travail considérable que nous avons fait sur nos coûts, sans sacrifier les investissements", a commenté M. Lévy.
Parmi les éléments expliquant la bonne performance de Publicis, M. Lévy cite "le secteur du numérique, en hausse de 30%", ainsi que la croissance de 24% des pays émergents, notamment en Chine et au Brésil.
"Nous abordons 2012 avec une bonne dose de confiance, même si on sait que c'est une année marquée par l'incertitude. Nous pensons que nous allons encore une fois +surperformer+ le marché et faire aussi bien en termes de croissance et de marge. Notre objectif est de consolider cette marge", a-t-il résumé.
"Le mois de janvier a été bon, est-ce qu'il préfigure quelque chose? On ne sait pas trop. Les possibilités d'investissement se font à beaucoup plus court terme de la part des annonceurs, ils sont plus prudents", selon M. Levy.
"En 2012, au lieu d'avoir une très grande année, nous pourrions avoir une bonne année", a-t-il donc résumé.
Pour les analystes du CM-CIC, la rentabilité de Publicis pourrait ainsi "être +seulement+ stable en 2012 après une très bonne année 2011. Le potentiel de hausse à court terme sur Publicis nous semble désormais limité et le momentum devrait être moins porteur - hormis l’éventuel rachat des actions Publicis détenues par le japonais Dentsu", selon eux.
En effet, en dépit de ces résultats record, le dividende versé aux actionnaires sera maintenu inchangé à 70 centimes d'euros.
Cette "prudence" est notamment justifiée par le fait que Publicis veut être en mesure de racheter de la participation d'environ 11% que détient le japonais Dentsu dans son capital si ce dernier devait exercer cette année son option de vente.
"Nous attendons la position de Dentsu, nous pensons qu'ils vont se décider au cours de ce semestre", a commenté Maurice Lévy.
Concernant enfin la récente perte du contrat de conseil média et d'achats d'espaces publicitaires qui le liait depuis plusieurs années aux Etats-Unis au constructeur automobile General Motors (GM), Maurice Lévy a évoqué "une décision extrêmement triste".
"GM reste cependant un client très important du groupe. La partie media (soit le contrat perdu) rapportait 0,5% de notre chiffre d'affaires total, ce n'est pas négligeable, mais c'est parfaitement gérable et nous allons travailler à compenser cette perte", a-t-il affirmé.