La Bourse de New York a fini mercredi sur sa plus forte hausse en séance depuis 2009, portée par l'initiative des grandes banques centrales et des statistiques américaines repoussant encore le spectre de la récession: le Dow Jones a gagné 4,24% et le Nasdaq 4,17%.
Selon les chiffres définitifs de la clôture, le Dow Jones Industrial Average a avancé de 490,05 points à 12.045,68 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 104,83 points à 2.620,34 points, son plus haut de la séance.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a pris 4,33% (51,77 points) à 1.246,96 points.
Le Dow Jones, indice vedette de la bourse new-yorkaise, retrouve ainsi les niveaux de fin octobre, perdus au milieu du mois, lorsque les taux obligataires italiens et espagnols flambaient. Il s'agit de sa plus forte hausse, en points et pourcentage, depuis le 23 mars 2009.
Les grandes banques centrales, dont la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale américaine (Fed), ont annoncé mercredi une action coordonnée pour soulager le système financier face à la crise de la dette.
Elles vont notamment faciliter et étendre jusqu'en février 2013 les échanges de devises (swap) entre elles.
"Cela envoie le message assez clair aux marchés que les banques centrales vont faire ce qui est nécessaire et qu'elles vont s'attaquer à la crise de la dette", s'est félicité Michael James, courtier chez Wedbush Securities.
"Cette action devrait aider les banques européennes à se remettre à prêter normalement dans la zone euro, compensant les problèmes créés par l'assèchement des dépôts bancaires", a relevé Frederick Dickson, de DA Davidson.
Les valeurs bancaires ont été dopées par cette annonce: Bank of America a pris 7,30%, Goldman Sachs 7,94%, JPMorgan Chase 8,44%, Morgan Stanley 11,12%, Citigroup 8,87% et Wells Fargo 7,39%.
Sur le front américain, les embauches du secteur privé ont fortement augmenté en novembre, selon le cabinet ADP, qui estime les créations de postes à 206.000, bien plus que prévu et que le mois précédent.
En outre, l'activité économique dans la région de Chicago s'est accélérée en novembre, selon l'indice des directeurs d'achats de l'association professionnelle ISM, qui est monté à 62,6 contre une baisse attendue à 57,5.
"On a peut-être exagéré les craintes de récession", a fait valoir Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
"Quand le marché se concentre sur l'international, il baisse. Là on voit bien que sur le front national, la situation s'améliore: les créations d'emplois sont meilleures, l'industrie va mieux, les ventes de logements augmentent", a-t-il ajouté.
Les matières premières ont décollé, suggérant que nombre d'investisseurs sont revenus sur le marché, après avoir observé une pause ces dernières semaines, a fait valoir Michael James, de Wedbush Securities.
Le leader de l'aluminium Alcoa a gagné 7,63% à 10,02 dollars, le pétrolier Chevron 5,58% à 102,82 dollars et le groupes aurifère Newmont 5,50% à 68,88 dollars.
Vingt-quatre heures après son dépôt de bilan et la chute vertigineuse de son titre, le transporteur aérien American Airlines a rebondi de 25,38% à 32,60 cents.
La marque de prêt-à-porter American Eagle Outfitters, qui a publié des résultats conformes aux attentes, a gagné 3,57% à 13,91 dollars.
AT&T, leader aux Etats-Unis du marché de la téléphonie mobile, s'est valorisé de 3,28%, à 28,98 dollars, après l'annonce d'un partenariat stratégique avec China Telecom.
Le marché obligataire s'est replié. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a fini à 2,068% contre 1,996% mardi soir, et celui à 30 ans à 3,062% contre 2,956%.