Les Bourses européennes ont ouvert en baisse et s'enfonçaient rapidement dans le rouge lundi matin, les marchés s'alarmant d'un possible blocage des négociations sur la dette aux Etats-Unis, tandis que la crise en zone euro risque de s'aggraver.
A Paris, le CAC 40 cédait 2,48% vers 9H00 GMT, évoluant sous le seuil des 3.000 points et accélérant ses pertes après une ouverture en repli de 0,70%, tandis qu'à Francfort le Dax chutait de plus de 3% après une heure de cotation. Londres de son côté a ouvert en repli de 1,24%.
Madrid, où la droite a remporté une écrasante victoire aux élections législatives dimanche, cédait 0,36% à l'ouverture avant d'abandonner 2% vers 9H00 GMT.
Signe d'une défiance persistante des marchés en dépit de cette victoire attendue du Parti populaire (PP) et des promesses d'"effort solidaire" pour "faire la guerre à la crise" du probable futur chef de gouvernement Mariano Rajoy, les taux des emprunts d'Etat espagnols sur dix ans grimpaient.
Ils s'établissaient lundi matin à 6,406% contre 6,345% vendredi soir.
L'Espagne est dans la ligne de mire des marchés depuis plusieurs semaines et doit s'acquitter de taux très élevés pour emprunter sur les marchés. L'écart entre les taux espagnols et ceux de l'Allemagne, référence du marché, s'est également creusé à près de 4,7 points de pourcentage.
"Les gouvernements fraîchement arrivés au pouvoir dans trois pays au coeur de la tourmente (Italie, Espagne et Grèce) vont devoir convaincre de leur capacité et de leur volonté de tenir leurs engagements", soulignaient dans une note les analystes du CM-CIC.
La Bourse de Paris pâtissait d'un avertissement de l'agence de notation Moody's qui a estimé lundi matin qu'une hausse des taux des obligations françaises et des perspectives de croissance économique détériorées risquaient d'avoir des conséquences négatives sur la note de la dette du pays.
La France, qui a souffert sur le marché obligataire la semaine dernière, doit emprunter lundi pour 7 milliards d'euros de titres à court terme.
"La semaine qui s'ouvre risque d'être particulièrement volatile en raison des négociations politiques qui vont la rythmer" créant beaucoup d'incertitudes, relevait le Crédit Mutuel-CIC.
Aux Etats-Unis, la "super-commission" du Congrès, chargée de trouver 1.200 milliards de dollars d'économies, semblait se diriger tout droit vers un échec, à l'approche de la date-butoir de mercredi au-delà de laquelle se déclenchera, faute d'accord, un mécanisme de coupes automatiques dans les dépenses.
Du fait des désaccords entre démocrates et républicains, le Washington Post prédisait ce week-end l'échec de ces négociations dès lundi.
Les places boursières pourraient être d'autant plus indécises dans les prochains jours que les volumes d'échanges sur les marchés devraient rester faibles en raison de la fête de Thanksgiving jeudi aux Etats-Unis.