Les équipementiers automobiles, qui ont connu une période noire avec la crise économique et taillé l'an dernier dans leurs effectifs, commencent à voir le bout du tunnel: après Faurecia et Plastic Omnium, c'est au tour de Valeo de se montrer optimiste pour cette année.
Dans la foulée de beaucoup de constructeurs automobiles français et étrangers, leurs principaux clients, les équipementiers ont réussi à redresser la barre et revu en hausse leurs prévisions de résultats.
Ainsi Valeo, qui était dans le rouge au premier semestre l'an dernier avec une perte nette de 213 millions d'euros, est repassé dans le vert avec un bénéfice net de 168 millions. Il a également vu son chiffre d'affaires bondir de 38% à 4,787 milliards d'euros.
Du coup le groupe, qui avait vu l'Etat voler à son secours l'an dernier via le Fonds stratégique d'investissement (FSI) et la Caisse des dépôts (CDC), a revu en hausse son objectif pour 2010 de marge opérationnelle, un indicateur de sa santé à long terme.
Il table également sur une poursuite de la reprise de la production sur ses principaux marchés, "malgré la fin des primes à la casse en Europe et les incertitudes macro-économiques qui pèsent sur l'évolution de la conjoncture au 4e trimestre", selon un communiqué.
La semaine dernière déjà Faurecia, numéro un français, et son concurrent Plastic Omnium s'étaient montrés plus confiants pour l'avenir.
Faurecia, détenu à près de 57% par PSA Peugeot Citroën, en perte depuis 2005, compte ainsi être bénéficiaire cette année. Son bénéfice net devrait atteindre au moins 100 millions d'euros.
Plastic Omnium, sans donner de prévisions chiffrées, table sur un deuxième semestre "dynamique".
Si ces groupes ont réussi à améliorer leurs performances et à réduire leur endettement, c'est au prix d'importantes restructurations. Valeo a ainsi réorganisé ses activités, ce qui se traduit par la suppression de 600 postes en Europe, tandis que Faurecia et Plastic Omnium ont aussi réduit leurs coûts et effectifs.
Mais aujourd'hui, "on peut dire qu'on est sorti de la crise", s'était réjoui la semaine dernière le PDG de Faurecia Yann Delabrière, tandis que les deux autres équipementiers font montre d'un optimisme plus prudent.
Pour le PDG de Plastic Omnium, Laurent Burelle, seule la moitié des équipementiers sont sortis de la crise, la situation des autres restant fragile.
"Il y a encore un certain doute sur l'activité", a renchéri le directeur général de Valeo, Jacques Aschenbroich, mercredi lors d'une conférence de presse.
Le marché européen devrait rester assez morose, comme l'a d'ailleurs reconnu mercredi Philippe Varin, patron de PSA Citroën, mais les équipementiers tablent sur le dynamisme de pays comme la Chine ou la Russie, ou encore le rebond des Etats-Unis après une année 2009 noire, pour tirer leur croissance.
Valeo parie ainsi sur une reprise de la production automobile mondiale de 16% cette année, dont 30% pour l'Amérique du Nord et 18% pour l'Asie.
Autre secteur de croissance: celui des technologies dites "vertes" avec le renforcement des législations contre la pollution, d'autant que les équipementiers possèdent une grande partie des bureaux d'étude", explique Bertrand Rakoto, analyste chez RL Polk.