L'Union européenne a salué dimanche soir la désignation de l'ancien commissaire européen Mario Monti pour succéder à Silvio Berlusconi, tout en assurant qu'elle continuerait à surveiller les efforts de l'Italie pour diminuer sa dette colossale.
Sa nomination "est un nouveau signal encourageant (...) de la part des autorités italiennes, qui manifestent leur détermination à surmonter la crise actuelle", ont estimé le président de la commission José Manuel Barroso et le président de l'UE Herman Van Rompuy dans un communiqué commun.
Mais, comme décidé lors du dernier sommet européen les 26 et 27 octobre, "la Commission continuera à surveiller l'application des mesures prises par l'Italie pour mener des politiques favorisant la croissance et l'emploi", ont-ils ajouté.
Mario Monti a été chargé par le président de la République Giorgio Napolitano de former un nouveau gouvernement en Italie, au lendemain de la démission du Cavaliere, poussé vers la porte par les marchés.
"Le pays doit redevenir un élément de force, non de faiblesse, dans une Union européenne dont nous avons été parmi les fondateurs", a-t-il immédiatement déclaré, ajoutant que Rome pouvait "vaincre la crise" économique grâce à "un effort collectif".
L'Italie, qui croule sous la dette (1.900 milliards d'euros, 120% du PIB) a été placée sous surveillance du Fonds monétaire international, de l'UE et de la Banque centrale européenne.
La désignation de Mario Monti renforce toutefois "la confiance dans la capacité de l'Italie à restaurer sa crédibilité financière et à revenir à une croissance solide", a également estimé le président du Parlement européen Jerzy Buzek.
"Je suis convaincu que l'Italie prendra toutes les mesures nécessaires pour surmonter la crise de la dette actuelle", a-t-il ajouté. "Mario Monti a tous les attributs pour former un gouvernement d'union en Italie en ces temps de crise. Sa large expérience, notamment à la Commission, et le large soutien dont il bénéficie, profiteront à l'Italie et à toute l'Europe."
Mario Monti a été commissaire européen pendant 10 ans (1994-2004) au Marché intérieur puis à la Concurrence. Dimanche, son prédécesseur Silvio Berlusconi s'est dit prêt à "soutenir un gouvernement technique" mené par cet universitaire pondéré de 68 ans.