Le président du Medef, Pierre Gattaz, a de nouveau remis en cause mardi le statut actuel du contrat à durée déterminée (CDI) et souhaité que la future réforme du code du travail s'inspire fortement du rapport Combrexelle.
"Le CDI tel qu'il est fait, est très inquiétant, très anxiogène. Il faut absolument faire (en sorte) que ce CDI soit beaucoup plus sécurisé", a-t-il déclaré sur France 2.
"Nous préconisons que, lorsque nous signons un contrat avec un salarié, on puisse intégrer des clauses de séparation dans le contrat, comme un contrat de mariage", a indiqué Pierre Gattaz.
La ministre du Travail Myriam El Khomri doit présenter mercredi ses orientations de réforme du code du travail alors que son projet de loi est prévu pour début 2016.
"Ce code du travail est trop compliqué, improductif, il fait très peur et il est incompréhensible des employés et des entrepreneurs", a souligné le numéro un du Medef.
"Aujourd'hui il y a un consensus historique national gauche droite pour ce constat", a-t-il assuré.
Pour Pierre Gattaz, "la solution passe par des accords prioritaires d'entreprises".
"Cela veut dire qu'un chef d'entreprise pourrait négocier directement avec ses salariés la durée et l'organisation du travail sans en référer soit aux branches, soit à un code du travail devenu beaucoup trop compliqué".
Le rapport Combrexelle "va permettre, je l'espère, d'améliorer la législation du travail", a-t-il poursuivi.
Dans son rapport remis début septembre sur l'adaptation du droit du travail au nouvel environnement économique, le conseiller d'État Jean-Denis Combrexelle défend le principe d'un élargissement du champ de la négociation entre patronat et syndicats au niveau de l'entreprise et de la branche.
Avec "l'ubérisation de l'économie", "on aura peut-être cinq ou dix ou quinze métiers dans notre vie", justifie Pierre Gattaz.
"Aujourd'hui on va aux prudhommes et on ne sait même pas ce qui va s'y passer. C'est une insécurité terrible pour le salarié et pour l'entrepreneur", selon M. Gattaz.
Pour lui, les chefs d'entreprises, notamment des petites et moyennes entreprises (PME), renonceraient à embaucher pour cette raison.
Le 1er juin, le Premier ministre Manuel Valls avait exclu l'idée, défendue par le patronat, d'un CDI assoupli pour favoriser l'emploi dans les PME, mais le gouvernement avait introduit dans la loi Macron le plafonnement des indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif, variable selon la taille de l'entreprise et l'ancienneté du salarié. Une mesure partiellement censurée par le Conseil constitutionnel, qui avait rejeté le critère lié à la taille de l'entreprise, ce qui rend l'ensemble de la mesure inapplicable en l'état selon les syndicats.