L'organisme de refinancement hypothécaire américain semi-public Fannie Mae a encore perdu 8,7 milliards de dollars au premier trimestre, à cause d'une hausse des dépenses liées au crédit, et réclame encore 8,5 milliards au Trésor américain pour éponger son déficit.
La perte du premier trimestre a été nettement réduite comparé à la même période l'an dernier, quand l'établissement avait perdu 13 milliards de dollars, mais quadruplée comparé au quatrième trimestre, période où elle avait réduit sa perte à 2,1 milliards de dollars.
"Les prix des logements ont baissé de 1,8% dans l'ensemble du pays" même s'ils ont augmenté dans certaines zones, "ce qui a eu un impact négatif direct sur les dépenses liées au crédits", a justifié le groupe dans un communiqué.
"Quasiment toutes les dépenses de crédit au premier trimestre étaient liées à des prêts hérités de la crise, avant 2009", ajoute-t-il.
"Nous nous attendons à ce que nos dépenses liées aux emprunts restent élevées en 2011 alors que nous continuons à pâtir de la baisse prolongée des prix du logement" a commenté Michael Williams, directeur général.
"Alors que nous allons de l'avant, nous bâtissons un nouveau portefeuille d'affaires", ajoute-t-il.
"L'agence fédérale de financement du logement (FHFA) a demandé 8,5 milliards de dollars au Trésor de la part de l'entreprise pour éliminer le déficit", fait valoir le communiqué.
Fannie Mae rappelle que sa perte du trimestre est due à hauteur de 2,2 milliards de dollars aux dividendes préférentiels payés au Trésor et que ces dividende s'élèvent au total depuis l'émission de ces titres à 12,4 milliards de dollars.
L'organisme, qui se revendique le premier "fournisseur de liquidités pour les prêts hypothécaires de logements individuels" aux Etats-Unis, comptait dans son bilan 206 milliards de dollars de prêts "non-performants" à la fin mars.
Il dit continuer à assainir ses comptes de ses mauvais prêts mais s'attend à "ce que les prêts pour des logements individuels acquis depuis janvier 2009 soient rentables sur l'ensemble de leur durée de vie".
Le groupe a dégagé 5,2 milliards de dollars de chiffre d'affaires au premier trimestre 2011, en hausse de 73% sur un an, mais cette progression a été totalement absorbée par des dépenses liés aux prêts, qui s'élèvent à 11,7 milliards de dollars, dont 5,7 milliards de dollars de pertes.
Les réserves pour pertes se situaient à 90,6 milliards fin mars contre 85,4 milliards fin 2010.