Si la péninsule ukrainienne de Crimée que des forces russes contrôlent depuis fin février rejoint la zone rouble, cela conduira à l'arrêt de son économie, a estimé jeudi le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov.
"Le passage dans la zone rouble, alors que toute l'économie de la Crimée est tournée vers l'Ukraine, conduira de facto à l'arrêt de cette économie", a déclaré M. Tourtchinov sur la chaîne du parlement ukrainien.
Les échanges avec le reste du pays "devraient se faire avec des devises convertibles, ce qui serait impossible pour les PME qui vivent du commerce avec l'Ukraine et sont pleinement intégrées à notre système économique", a-t-il expliqué, invoquant aussi les difficultés qu'il y aurait à verser les salaires des fonctionnaires et les pensions des retraités.
L'introduction du rouble serait "une expérience irresponsable, agressive et préjudiciable pour les habitants de la Crimée", a encore estimé M. Tourtchinov.
Il a relevé aussi que la présence militaire russe allait ruiner le tourisme dont vit une partie de la population. "La saison de cette année est déjà détruite, les gens ne veulent pas se reposer au milieu des chars et des canons", a dit le président par intérim.
Interrogé sur l'austérité qu'il souhaite introduire dans le fonctionnement du gouvernement après les débordements de l'ère Ianoukovitch, il a indiqué qu'il l'imposerait à tous les niveaux.
"Si la Russie est prête à prendre le chemin des négociations et non de l'agression armée, c'est un vol régulier que je prendrai pour parler avec M. Poutine", a-t-il dit.