La Bourse de Tokyo a terminé la séance de vendredi en forte baisse de 3,30%, inquiète d'un ralentissement économique chinois et des tensions autour de l'Ukraine.
A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a chuté de 488,32 points à 14.327,66 points.
L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a dévissé pour sa part de 3,22%, lâchant 38,76 points à 1.164,70 points.
L'activité a été intense, avec 3,23 milliards d'actions échangées sur le premier marché.
Les investisseurs craignent un ralentissement de la croissance de la Chine, dont la vigueur tire l'économie mondiale depuis des années, particulièrement celle du Japon voisin. En janvier et en février, la production industrielle de la deuxième puissance économique mondiale a progressé à son plus faible rythme depuis cinq ans, d'après des chiffres officiels publiés jeudi à Pékin.
Les ventes au détail et les investissements en capital fixe en Chine pour la même période ont aussi déçu les analystes.
Les opérateurs restent de surcroît inquiets à propos des tensions entre l'Ukraine et la Russie. Un référendum doit entériner dimanche le rattachement de la Crimée à la Russie, à la colère de Kiev et des Occidentaux. Un partisan de l'unité ukrainienne a été tué jeudi dans l'est de l'Ukraine par des manifestants pro-russes, premier mort de la crise depuis la prise de contrôle de la Crimée par les forces russes.
"La réaction à la crise ukrainienne traduit une inquiétude sur le court terme, mais le ralentissement économique chinois engage sur le long terme", a expliqué Yoshihiro Okumura, courtier chez Chibagin Asset Management cité par Dow Jones Newswires.
"Jusqu'à un certain point, ces facteurs sont désormais pris en compte, mais leur effet cumulé s'aggrave sur fond de montée du yen", a-t-il ajouté.
Sur le marché des changes, la prudence de mise a en effet renforcé le yen, habituelle valeur refuge en cas de tensions ou de craintes pour l'économie. Ce mouvement a pesé sur les titres des groupes exportateurs japonais à la Bourse de Tokyo, car leurs revenus à l'étranger sont réduits, une fois convertis en yens, lorsque la monnaie nippone se renchérit.