STRASBOURG (Reuters) - La révélation en 2005 par Paris Match d'un enfant caché d'Albert de Monaco relevait d'un intérêt public légitime qui n'aurait pas dû conduire les juridictions françaises à sanctionner l'hebdomadaire, a confirmé mardi la grande chambre de la Cour européenne des droits de l'homme.
"La Cour observe que la publication touchait certes au domaine de la vie privée du Prince, mais estime que l'élément essentiel de l'information - l'existence de l'enfant - dépassait le cadre de la vie privée, compte tenu du caractère héréditaire de ses fonctions de chef de l'Etat monégasque", dit-elle, confirmant un arrêt de première instance rendu en 2014.
Hachette Filipacchi, la société éditrice de Paris Match, avait été condamnée à verser 50.000 euros au prince Albert, au titre du dommage moral et à publier le jugement sur la une de l'hebdomadaire.
L'entreprise de presse n'ayant pas chiffré ses prétentions relatives au dommage subi, la Cour de Strasbourg condamne la France à lui verser 15.000 euros au titre des frais et dépens.
(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)