Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a confirmé mardi que le déficit public de la France serait supérieur à la prévision de 3,7% du produit intérieur brut (PIB) en 2013, comme il l'avait déjà laissé entendre.
"Oui, il sera supérieur à 3,7%", a confirmé M. Moscovici, pressé de questions sur RMC et BFMTV. "Nous n'avons pas souhaité un plan de rigueur face à une situation de faible croissance: autrement dit, le déficit public sera légèrement supérieur à ce qui était attendu", a-t-il détaillé, en rappelant que la Commission européenne avait prévu un taux entre 3,7 et 3,9%.
Interrogé sur le délai de deux ans donné au printemps dernier par la Commission européenne pour que le déficit passe sous la barre des 3%, il a assuré: "Nous serons sur ce rythme, le déficit va baisser en 2014 par rapport à 2013 sur une trajectoire qui nous permettra d'être en-deçà de 3% en 2015."
A propos d'une révision à la hausse du taux de croissance pour 2013, il a en revanche refusé de donner une réponse claire, assurant attendre "avec prudence" les résultats des 3e et 4e trimestres.
Il a reconnu avoir été "surpris (lui)-même" du rebond de 0,5% de l'activité française au deuxième trimestre, y voyant "la très grande résistance, résilience de l'économie française".
Le ministre doit adresser les prévisions macro-économiques du gouvernement pour 2013 et 2014 au Haut Conseil des Finances publiques d'ici à vendredi. Un point de presse est attendu mercredi.
"La croissance de 0,1% est un minimum, la France à qui on promettait la récession est en train de rebondir", a-t-il néanmoins concédé.
Interrogé sur les hausses d'impôts à prévoir en 2014, il a expliqué vouloir "une France bien gérée, économe, où les déficits structurels sont maîtrisés d'abord par la maîtrise de la dépense publique et non pas les prélèvements obligatoires". Selon lui donc, l'effort de réduction des déficits pour 2014 sera fait "à plus des deux tiers" par des économies dans les dépenses.
Sans démentir le journaliste qui affirmait que la France "bat des records en prélèvements obligatoires", il a lâché: "C'est bien la raison pour laquelle nous souhaitons les maîtriser."
Fin août, M. Moscovici avait affirmé être "très sensible au ras-le-bol fiscal" ressenti par les Français.
Il a par ailleurs estimé qu'il paierait lui-même plus d'impôts en 2014 qu'en 2013, rappelant néanmoins "avoir changé de situation à la mi-2012".
Pour lui, la hausse des taux intermédiaire et principal de la TVA "est la seule hausse générale d'impôts pour les ménages" en 2014.