Le rebond des prix du pétrole observé depuis mars ne doit pas faire oublier que le marché se trouve en situation de "surabondance" structurelle d'offre, rappelle l'Opep dans son rapport mensuel publié mercredi, à quatre jours d'une réunion de producteurs à Doha.
"La surabondance d'offre persiste et les stocks restent élevés", note l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, qui fédère 13 pays et pompe environ un tiers du brut mondial. L'excédent s'est chiffré à 2,52 millions de barils par jour au premier trimestre, souligne le cartel.
Les cours pétroliers avaient fini mardi au plus haut de l'année après des informations de l'agence russe Interfax sur un nouvel accord entre Ryad et Moscou pour stabiliser leur offre, et avant une réunion avec la Russie dimanche à Doha destinée à limiter l'actuelle surabondance d'or noir.
Or à ce stade, les signaux d'un véritable rééquilibrage des marchés restent rares, selon le rapport, qui pointe notamment de nombreuses "incertitudes" pesant sur la demande mondiale.
La hausse de la demande pourrait se tasser de 50.000 barils par jour, en raison notamment d'un essoufflement de la conjoncture en Amérique latine, avertit l'Opep. Cette hausse se limiterait ainsi à 1,20 millions de barils par jour (mbj), portant la consommation mondiale à 94,18 mbj.
Au total, le cartel estime à 31,5 millions de barils la demande quotidienne qui lui sera adressée cette année. L'Opep, qui refuse de céder des parts de marché en réduisant unilatéralement sa production, a pompé 32,25 mbj en mars, selon le rapport.
Malgré l’augmentation de la production iranienne à la suite de la levée en des sanctions internationales contre Téhéran, en janvier, ce chiffre ne représente cependant qu'une hausse limitée de 15.000 barils par jour sur un mois.
L'Iran, qui vise une production de 4 mbj, ne progresse en effet que lentement vers cet objectif, avec une hausse de 140.000 barils en mars, à 3,29 mbj, selon l'Opep. De plus, cette progression a été amortie par de forts reculs aux Emirats arabes unis et en Libye notamment.
Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai avait gagné 1,81 dollar à 42,17 dollars à la clôture mardi sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), soit un niveau où il n'avait plus terminé depuis novembre, avant de reculer légèrement mercredi en Asie.