PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé jeudi en légère hausse, des propos jugés conciliants de Vladimir Poutine concernant la situation en Ukraine compensant de mauvaises nouvelles sur la santé de l'économie de la zone euro.
En ordre dispersé suite à l'annonce d'une croissance nulle au deuxième trimestre pour l'ensemble de la zone euro ainsi que pour la France et en recul de 0,2% pour l'Allemagne, les principales places européennes ont relevé la tête après les déclarations du président russe affirmant qu'il voulait éviter une confrontation avec le reste du monde et ferait tout son possible pour que le sang cesse de couler en Ukraine.
À Paris, le CAC 40 a gagné 0,25% (+10,64 points) à 4.205,43 points. Le Footsie britannique et le Dax allemand ont progressé respectivement de 0,43 et 0,29%. Les indices européens ont également terminé la journée sur des hausses modérées avec +0,07% pour l'EuroStoxx 50 et +0,29% pour l'Eurofirst 300.
L'état peu rassurant de l'économie de la zone euro augmente, selon les investisseurs, la probabilité de voir la Banque centrale européenne (BCE) annoncer dans les prochains mois de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire.
"La croissance décevante de la zone euro et la montée des tensions déflationnistes augmentent la pression sur la BCE en faveur de nouvelles mesures au cours des mois à venir", estime Nick Stamenkovic, responsable de la stratégie d'investissement de RIA Capital Markets.
Dans ce contexte, le rendement de l'emprunt allemand à 10 ans est tombé pour la première fois de son histoire sous 1% avant de remonter légèrement. L'euro a louvoyé pour sa part près d'un plus bas de neuf mois face au dollar avant, lui aussi, de se reprendre timidement.
Aux valeurs, à Paris, EDF a progressé de 2,43% à 24,04 euros, la plus forte hausse du CAC 40, la valeur testant sa moyenne mobile à 50 jours, à 23,97 euros, à la faveur d'un rebond sur un support technique autour de 23,4 euros
Contre la tendance, la plus forte baisse de l'indice parisien est pour Alcatel-Lucent, qui a perdu plus de 1,19%, l'équipementier télécoms pâtissant notamment des prévisions peu optimistes pour le trimestre en cours du géant américain des équipements de réseaux Cisco Systems, qui a programmé 6.000 nouvelles suppressions de postes.
Ailleurs en Europe, on retiendra notamment l'envolée du voyagiste allemand TUI qui a grimpé de 4,14% après avoir livré des prévisions jugées encourageantes.
Toujours en Allemagne, RWE, touché par la crise de l'électricité que traverse le secteur allemand des services aux collectivités, a perdu plus de 2%.
Sur le front du pétrole, les cours du brut poursuivent leur recul, lié notamment à l'annonce d'une hausse inattendue des stocks américains. Le baril de Brent de la mer du Nord a perdu plus de 1 dollar, s'échangeant autour de 102,25 dollars.
(Patrick Vignal pour le service français, avec Sujata Rao à Londres, édité par Benoît Van Overstraeten)