Les taux des obligations portugaises à 10 ans ont dépassé jeudi les 10% pour la première fois depuis la création de la zone euro, alors que les divergences au sein des instances européennes sur la Grèce font craindre des risques de contagion à d'autres pays.
A 18H30 (16H30 GMT), les taux à dix ans s'inscrivaient à 10,026% contre 9,855% mercredi à la clôture.
"Il y a de plus en plus de cacophonie sur la Grèce entre ceux qui prônent une restructuration et ceux qui y sont farouchement opposés, cela a pesé sur les pays fragiles de la zone euro, et en premier lieu sur le Portugal", a souligné René Defossez, stratégiste obligataire chez Natixis.
Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a réaffirmé que son institution était toujours catégoriquement opposée à toute forme de restructuration de la dette hellénique, y compris à celle proposée par l'Allemagne.
Berlin veut faire participer les créanciers privés, banques et fonds d'investissement, au nouveau sauvetage de la Grèce par le biais d'une restructuration "douce" qui passerait par un échange des titres en circulation contre des obligations d'une maturité allongée de sept ans.
Mais l'institution de Francfort craint qu'une telle opération ne soit interprétée par les marchés comme "un défaut" d'Athènes et que la panique ne les gagne concernant d'autres pays en difficulté de la zone euro, le Portugal et l'Espagne notamment.