Le groupe japonais d'appareils photo et endoscopes Olympus a annoncé mercredi avoir reçu une notification de poursuite pour falsifications comptables de la part du Bureau britannique des fraudes graves.
"Le Bureau des fraudes graves (SFO) a terminé son enquête et nous a informés de poursuites envers Olympus et la filiale britannique Gyrus", a expliqué Olympus dans un communiqué.
Le groupe n'a pas encore indiqué comment il entendait répondre à cette action.
Ce recours en justice découle du camouflage de plus d'un milliard d'euros de pertes financières pendant deux décennies par divers tours de passe-passe, dont une partie impliquait l'entreprise britannique Gyrus rachetée en 2008 par Olympus.
Ce "scandale Olympus", pour lequel trois hauts dirigeants ont été condamnés à des peines de prison avec sursis en juillet au Japon, avait débuté en octobre 2011 avec le renvoi manu militari du PDG britannique Michaël Woodford, officiellement limogé en raison de "méthodes de travail inadaptées". La réalité était cependant différente.
Au grand dam des autres membres du conseil d'administration, le premier "gaijin" (étranger) à la tête de cette entreprise avait découvert le pot aux roses: des dissimulations insidieusement entretenues de pertes à la suite d'investissements qui ont viré au fiasco après l'éclatement de la bulle financière japonaise de la fin des années 1980.
Depuis, Olympus a poursuivi 19 de ses anciens administrateurs, changé l'ensemble de son conseil d'administration, accueilli le groupe compatriote Sony comme premier actionnaire, revu ses méthodes de gouvernance et fait du tri dans ses activités pour recouvrer sa crédibilité et une situation financière saine.